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mercredi 31 août 2011

El Nino: les futurs conflits

      Les pays tropicaux soumis au phénomène El Nino seraient deux plus susceptibles d'entrer en conflit...  Pourrait-on expliquer les conflits armés par le climat? 

 

 

      Selon une étude publiée 18 Août dernier, les variations climatiques, comme celles d'El Nino et La Nina, ont un impact sur le déclenchement des conflits dans les régions frappées par ces cycles naturels, un phénomène qui risque d'être aggravé par la pollution industrielle. Les pays tropicaux, victimes des tempêtes provoquées par le phénomène climatique El Nino, sont deux fois plus susceptibles d'être frappés par des conflits intérieurs que ceux touchés par le phénomène plus humide et moins chaud appelé La Nina, selon cette étude publiée dans le magazine scientifique Nature.

       La famine en Somalie, doublée d'une guerre civile, qui frappe la Corne de l'Afrique est un exemple-type des effets des variations du climat dont les causes sont naturelles, provoquant sécheresse et tensions dans une société déjà fragilisée, selon les auteurs de l'étude. Ils ajoutent qu'il faudra aussi tirer les leçons des risques venant du réchauffement climatique entraîné, quant à lui, par la pollution industrielle. «L'étude montre indéniablement que même dans notre monde moderne les variations climatiques ont un impact sur la propension des gens à employer la violence», explique Mark Cane, climatologue de l'Observatoire de la Terre Lamont-Doherty auprès de la Columbia University de New York.
Connu sous l'abréviation ENSO (El Nino-Southern Oscillation), El Nino, qui touche l'hémisphère Sud, est un cycle apparaissant tous les deux à sept ans et qui dure entre neuf mois et deux ans. Il inflige des pertes massives à l'agriculture, la pêche et l'exploitation forestière. Le phénomène débute par l'accumulation de masses d'eau chaude dans la partie occidentale du Pacifique tropical et traverse ensuite l'océan. Cette partie du cycle, appelée El Nino, peut susciter des modifications dramatiques dans les précipitations et les températures, déclenchant canicules, vents secs et violents en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est, en Australie.
Il a été avancé que El Nino a pu jouer un rôle dans 21% des cas de guerres civiles dans le monde
 
      Lorsque le cycle s'inverse, il s'appelle La Nina avec un rafraîchissement des masses d'eau dans la partie orientale du Pacifique, favorisant de fortes pluies dans ces régions. Les auteurs de l'étude ont examiné ces différents phénomènes climatiques observés entre 1950 et 2004 et en ont superposé les données sur les informations concernant les conflits civils internes ayant fait au moins 25 morts par an par pays sur la même période. 175 pays et 234 conflits, dont plus de la moitié ont causé plus de 1.000 morts dans des affrontements, ont été ainsi passés en revue. Pendant les périodes d'observation du phénomène La Nina, la probabilité d'éclatement d'un conflit était de 3% et elle était de 6%, soit deux fois plus, pendant les cycles d'El Nino, selon l'étude. Le risque de conflit dans les pays non touchés par ces deux phénomènes se situait à 2%.
Selon les chercheurs, El Nino a pu jouer un rôle dans 21% des cas de guerres civiles dans le monde, un chiffre qui passe à près de 30% dans les pays spécifiquement touchés par ce phénomène climatique. Solomon Hsiang, principal auteur de l'étude, a qualifié El Nino de facteur invisible car il a provoqué des pertes de récoltes, favorisé des épidémies après des ouragans dévastateurs, amplifié la famine, le chômage et les inégalités qui, à leur tour, ont alimenté dissensions et mécontentements. D'autres facteurs susceptibles d'influer sur le niveau de risque d'une guerre civile sont la croissance démographique, la prospérité et la capacité des gouvernements à gérer les évènements liés à El Nino. Selon Solomon Hsiang, la crise actuelle en Somalie, qui n'était pas incluse dans l'étude, est un «exemple parfait» des conséquences cachées d'El Nino.

source: 2011 AFP via  20minutes.fr

jeudi 25 août 2011

Le DD fait son ciné - Coup de Coeur (2006)

Nausicaä de la vallée du vent (2006)

        Mieux vaut ne pas se fier aux apparences, car derrière son allure de dessin animé pour enfants, ce film est surtout un film de science-fiction très sombre, digne de La planète des singes. La terre a été ravagée par la guerre à outrance et les survivants se retrouvent confrontés à une espèce végétale rendue folle par la pollution engendrée suite aux combats. Celle-ci se comporte comme une bête dégénérée et meurtrière dévorant toute autre forme de vie sur son passage.


Synopsis : Dans un futur indéterminé, notre planète tire une drôle de mine. Et pour cause, elle a été ravagée par une guerre et un cataclysme que les survivants ont appelé les « sept jours de feu » (nucléaire, s’entend). Ces survivants ne sont d’ailleurs pas au bout de leurs peines car la guerre a donné naissance à une forêt mutante, qui ne cesse de grandir en dévorant toute autre forme de vie sur son passage comme un cancer vert engendré par les rejets de la guerre. Le seul espoir pour les humains est une princesse nommée Nausicaä, capable de communiquer avec les autres espèces vivantes.

Contexte : Ce film d’Hayao Miyazaki est un véritable triomphe critique et public dès sa sortie. Il est l’adaptation du manga éponyme écrit et dessiné en 1982 par le même Miyazaki. Il est diffusé tardivement en France, en 2006, alors qu’il a été réalisé en 1984. Ce qui lui donne une vision "quasi-prophétique" : il est sorti seulement deux ans avant la catastrophe nucléaire de Tchenobyl (ou 5 ans avant la catastrophe de Fukushima pour la France). L’auteur est d’ailleurs un écologiste convaincu et la thématique de l’écologie est déjà présente dans de nombreux films qu’il a réalisé, en particulier Princesse Mononoké (2000) ou Pompoko (2006). Là encore il est question du rapport des hommes à la nature et de la nécessité d’une cohabitation harmonieuse. Ce film rejoint assez la thématique du manga Origine (sorti la même année) sur l’idée d’un conflit entre les hommes et la nature. Il faut croire qu’il en a aussi inspiré d’autres, comme Phénomènes (2007) de M. Night Shamalyan où la nature se venge des hommes en les poussant au suicide. Plusieurs mangas ont d’ailleurs une certaine sensibilité écologique. Ils parlent de la nature, comme ici, ou en montrent des solutions d’avenir comme la ville d’Olympus (l’éco-agglomération par excellence d’Appleseed).
Nausicaä est un des premiers films du réalisateur à aborder la question du nucléaire, sujet éminemment sensible au Japon. Seul pays au monde à avoir connu la bombe atomique à des fins militaires, et en 2011, une nouvelle catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima. Même si la menace d’un conflit nucléaire s’est éloignée avec la fin de la guerre froide, le nucléaire reste un danger public. Reste à en sortir sans trop de casse, ce qui n’est pas encore gagné.

Source : greenetvert.fr

mercredi 24 août 2011

A la reconquête des océans : le SeaOrbiter


            Il y a du Jules Verne, pour une grandes explorations universelles, dans le vaisseau imaginé par Jacques Rougerie, architecte français : SeaOrbiter. Ce vaisseau est une plateforme d’observation océanique, dérivant au gré des grands courants et donnant un accès inédit au monde sous-marin. A son bord, 18 membres d’équipage, aptes à vivre « sous la mer » 24h/24 et durablement. Cette maison sous-marine nomade, dont la construction commencera début 2012.
            Haute de 51 mètres, la structure de SeaOrbiter comportera une partie immergée de 31 mètres : une zone pressurisée qui devrait accueillir 8 « aquanautes », pour de longues périodes d’observation des fonds. Dix autres personnes – vivant elles dans la partie supérieure – complèteront cet équipage international. Opérées par câble, des caméras robotisées effectueront des prises de vue jusqu’à 600 mètres de profondeur.


            A l’étude technique, l’appareil est  en train de finaliser l’appel d’offres pour le chantier. Il devrait débuter dans moins de six mois. « Si tout se passe bien, nous participerons ensuite à l’Exposition Internationale YEOSU 2012, en Corée du Sud. Le thème de l’Expo est celui des « côtes et des océans vivants » : nous y présenterons une grande maquette 1/10 de SeaOrbiter. » a déclaré Jacques Rougerie à Terra Eco
            Développer par les recherches internationales : le champ d’exploration sera très vaste. A l’heure actuelle, on ne connaît pas les grands abysses. « Les explorer permettra de préparer le futur, en exploitant correctement les énergies renouvelables issues de la mer. » a affirmé l’architecte. « C’est un champ nouveau, qui appartient au bien commun de l’humanité. »
            Le SeaOrbiter, s’annonce comme complètement transparents sur les données recueillies, et ouvert au plus grand nombre d’institutions scientifiques. Tous les pays sont concerné par les problèmes de climat et de pollution, « il est donc logique de faire participer ce pays à l’élaboration de notre sentinelle des océans. »

            Avec le National Geographic à ses côtés, le SeaOrbiter devra « alerter sur les conséquences de nos actes par rapport aux océans », en divulguant largement les informations scientifiques récoltées par le vaisseau.
Depuis le mois de mai, le magazine est officiellement l’un des partenaires. L’autre étant Rolex ; une entreprise dont les origines sont le monde sous et qui a toujours accompagné et soutenu les grandes expéditions : pensez au Commandant Cousteau ou à Jacques Piccard. « C’est un partenaire tout à fait légitime.» pour M.Rougerie

            Rendez en en octobre 2013 pour les premiers essais, en Méditerranée. Cela sera pour vérifier toute la logistique, tester les différents outils scientifiques et faire des essais sous-marins. Partant de Monaco, SeaOrbiter explorera l’espace méditerranéen pendant six mois, faisait escale à Gênes, Istanbul, Beyrouth, ou Alexandrie.



mardi 23 août 2011

1 Flyers pour les sensibiliser tous

     En Hongrie, l’agence hongroise Akció 360 et le WWF (World wildlife fund) ont eu l'idée de réaliser une des campagnes de sensibilisation à la consommation de papier dans le monde avec UN seul papier.

     Ils ont distribué un seul et unique flyer à 290 000 personnes en le « recyclant » pour le faire passer de mains en mains ! Et tout cela, grâce à l’aide de deux volontaires déguisés en pandas. A vous de juger…


Une idée sur laquelle méditer !

lundi 22 août 2011

Plus le temps passe et plus la forêt amazonienne perd du terrain.

        Entre juillet 2010 et juillet 2011, la forêt aurait encore reculé de 15% selon l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE), qui se base sur des données satellitaires provisoires. Un pourcentage qui représente 2 654 kilomètres carrés de végétation, sachant que les Etats du Mato Grosso et du Para ont été les plus affectés.

      Ce n’est pourtant pas faute d’essayer de juguler le fléau. Durant le sommet de Copenhague (Danemark)  fin 2009, le Brésil s’est engagé à réduire la destruction de la forêt amazonienne de 80% d’ici 2020. Force est d’admettre que c’est plutôt mal parti…
L’ensemble des propriétaires brésiliens doivent théoriquement conserver au moins 80% de végétation sur leurs terres et ceux qui ont défriché illégalement une partie de leur propriété sont obligés de la reboiser. Pour indispensables qu’elles soient, ces mesures risquent toutefois de passer à la trappe. Le nouveau projet de loi House permettrait en effet d’ajuster la précédente loi pour les petits propriétaires, lesquels pourraient être exemptés de la règle des 80%.

     D’après les scientifiques, cette loi House entraînera immanquablement des retours en arrière et  selon les estimations de chercheurs de l’Université de São Paulo légaliserait l’abattage de quelque 220 000 kilomètres carrés de forêt, soit une superficie équivalente à celle de la Grande-Bretagne.
     De fait, plusieurs organismes militent actuellement pour empêcher l’adoption de la nouvelle législation, ainsi le NEPSTAD, le centre de recherche américain sur le déboisement, qui a demandé au gouvernement brésilien de commencer à investir dans des systèmes de protection de carbone forestier (NDLR : la quantité de carbone stockée par la végétation), de récompenser les propriétaires qui ont respecté la loi et de sanctionner plus sévèrement les récalcitrants. Et de souligner l’augmentation très probable des profits qui découlerait de ce projet de loi, d’où la tentation pour les producteurs d’en avoir toujours plus, et au bout du compte une « nouvelle vague » de déforestation.


     Bien que les intérêts ruraux aient dominé les discussions jusqu’ici, la population partagerait l’avis des scientifiques. Selon, un sondage national réalisé en juin dernier par des groupes environnementaux, 85% des Brésiliens seraient ainsi favorables à la protection de la forêt amazonienne, quand bien même de nouvelles mesures restrictives empêcheraient une augmentation de la production agricole. Pourvu qu’ils soient entendus.

vendredi 19 août 2011

Le Mékong va perdre ses Dauphins ?

     La population de dauphins dans le Mékong atteint aujourd’hui des niveaux alarmants. Selon une étude du WWF publiée hier, il ne resterait plus aujourd’hui que 85 spécimens répartis sur une portion de 190 kilomètres entre Kratie (Cambodge) et les chutes de Koné (Laos). « Cette faible population est en danger du fait même de sa petite taille. En ajoutant la pression liée à leur enchevêtrement dans les filets et la mortalité élevée des petits, nous sommes vraiment inquiets pour l’avenir des dauphins », a expliqué  le Docteur Li Lifeng, responsable du programme eau douce du WWF. Des allégations que Touch Seang Tana, président de la commission cambodgienne de conservation des dauphins du Mékong et du développement de l’écotourisme, a cependant rejetées en bloc. « Le WWF ne conduit pas de recherches scientifiques correctes. Je ne sais pas quel type de méthodologie ils utilisent (…). L’an dernier, nous avons comptabilisé 12 naissances », a-t-il indiqué. Selon ses dires, la population de dauphins Irrawaddy augmenterait donc progressivement pour compter aujourd’hui entre 155 et 175 individus, soit environ deux fois plus que les estimations de l’ONG.

Il est donc actuellement impossible de connaître le nombre exacts de dauphins établis dans le Mékong. Nul n’objectera en revanche qu’il s’agit d’une espèce en danger, les Orcaella brevirostris de leur nom scientifique figurant sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008. « Des sondages récents indiquent une baisse spectaculaire dans le Mékong, dans le Mahakam (Indonésie) et dans l’Ayeyarwady (Birmanie).  Chacune de ces trois sous-populations ont été classées comme étant en danger critique dans la Liste rouge de 2004, parce que moins de cinquante individus étaient suffisamment matures pour se reproduire », a également précisé l’organisation, qui a réalisé des projections inquiétantes puisque faisant état d’une diminution constante de la population. De quoi prendre rapidement les dispositions appropriées pour tenter d’endiguer ce phénomène.

     Prenant en compte l’intérêt culturel et financier des Cambodgiens pour cette espèce, le WWF a appelé Pnom Penh à définir un nouveau cadre juridique pour protéger l’espèce et déterminer des zones de conservation. De même, l’association prône des mesures pour interdire certains types de filets de pêche si nécessaire. Selon le Docteur Li Lifeng, « la meilleure chance de sauver cette espèce iconique de l’extinction dans le Fleuve Mékong est de mettre en œuvre une action de conservation commune ». C’est pourquoi « le WWF s’est engagé à travailler avec l’Administration des pêches, la Commission des dauphins et les communautés installées le long du fleuve Mekong pour enrayer le déclin de cette espèce et assurer sa survie ». Il ne pouvait certes pas prétendre y arriver seul.

jeudi 18 août 2011

EELV: Y'a un blème dixit DUFLOT


Laurence Vichnievsky, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts, estime que "la réduction de la dette nous oblige à revoir notre projet", qualifiant de "lubie" le retour à la retraite à 60 ans défendu par Eva Joly, des propos qui posent "souci" à Cécile Duflot, patronne d'EELV ! 


"Aujourd'hui, la réduction de la dette s'impose à nous comme un rappel au principe de réalité. Elle nous oblige à revoir notre projet, non dans ses principes, mais dans sa mise en oeuvre", écrit Mme Vichnievsky dans une tribune libre dans Libération paru jeudi. "Le retour à l'âge légal de la retraite à 60 ans est une lubie, les créations d'emplois publics doivent être gagées par des suppressions de postes, les investissements publics doivent être financés, non par des économies à venir qu'ils sont censés générer ou par une affectation autoritaire sur l'épargne, mais par des recettes budgétaires concomittantes, les dépenses du système de santé et des collectivités locales doivent être maîtrisées", détaille l'ex-juge d'instruction et conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Certaines de ces propositions vont à l'encontre du programme de la candidate EELV à l'élection présidentielle, Eva Joly, qui demande par exemple "le retour de la retraite à 60 ans", contre 62 ans depuis la réforme de 2010.

"Les marges dont nous disposons résident dans le choix d'une fiscalité plus écologique et plus juste", ajoute Mme Vichnievsky. "Les revenus du capital et du travail doivent être taxés de manière égale et progressive. Les inégalités de fortune doivent être limitées par un impôt frappant l'ensemble du patrimoine, sans exonération, lui aussi progressif". "L'urgence, aujourd'hui, est financière", conclut-elle.

Interrogée sur cette tribune en marge des Journées d'été d'EELV à Clermont-Ferrand, Cécile Duflot, patronne d'EELV, a jugé "l'analyse de Laurence Vichnievsky étonnante", "elle n'est pas du tout en phase avec ce qui fait le corpus des écologistes". "Il y a un souci", a-t-elle ajouté. EELV entend "remettre au coeur du projet les services publics" et "envisager le long terme", "on ne peut pas soumettre la politique aux états d'âme ou d'humeur des agences de notation" et on "doit répondre à la crise de manière solidaire", a encore souligné Mme Duflot.

AFP

mercredi 17 août 2011

Comment supporter 2°C de plus pour la France


            La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a présenté 20 juillet dernier, en présence de Jean Jouzel, le vice-Président du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, le plan français d’adaptation au changement climatique, premier plan de cette ampleur dans l’Union européenne.

            C'est difficile à croire aujourd'hui, avec le mauvais temps qui s'est installé sur la France, la hausse des températures, des sécheresses plus intenses et plus fréquentes, une baisse des précipitations estivales ou encore la fonte des glaciers sont attendues dans les prochaines décennies. Les experts du Giec estiment qu’une hausse de +2°C est inéluctable d’ici la fin du siècle, quels que soient les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui pourront être déployés.
           Ces changements climatiques auront des conséquences très importantes sur la ressource en eau, la biodiversité, le niveau de la mer…. et affecteront de nombreux secteurs d’activités (agriculture, tourisme, infrastructures, urbanisme, santé…).

Ainsi il est bien connu que la lutte contre les changements climatiques repose sur deux leviers,   la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement et l’adaptation de la société à ce climat modifié ;  il s’agit de se préparer dès maintenant pour prévenir les risques humains, environnementaux, matériels, et financiers.

"L’homme et la nature ont sans doute la capacité de s’adapter spontanément aux bouleversements engendrés par le changement climatique. Mais à quel prix et en combien de temps ! Il est certain que si l’on ne se prépare pas, les coûts et les dommages seront alors bien supérieurs. Si le changement climatique ne fait aujourd’hui aucun doute, il subsiste cependant des incertitudes sur l’ampleur de ses impacts. C’est pourquoi ce plan combine à la fois des actions d’anticipation concrètes et des mesures de surveillance et d’amélioration des connaissances de l’environnement", explique Nathalie Kosciusko-Morizet.

Des actions nombreuses et détaillées

            Fruit d’une concertation avec l’ensemble des représentants de la société civile, ce plan constitue un ensemble de plus de 80 actions détaillées, déclinées en près de 230 mesures pour la période 2011-2015. Aux 171 millions € directement dédiés aux nouvelles mesures s’ajoutent 391 M€ au titre des Investissements d’Avenir qui participeront de près ou de loin à l’adaptation, notamment dans les domaines de la biodiversité, de la santé, ou de l’agriculture.

            La grande majorité des actions seront engagées en 2011 et 2012. Elles visent notamment à :

-    Economiser et optimiser l’utilisation de l’eau : 2 milliards de m3 par an est le déficit estimé à l’horizon 2050 pour satisfaire les besoins en considérant une stabilité de la demande. Le plan prévoit donc un ensemble de mesures pour économiser 20% d’eau prélevée en 2020, à travers l’action des Agences de l’eau, des programmes de détection et réduction des fuites dans le réseau et d’aide à la récupération des eaux de pluie ou des eaux usées.

-    Développer les savoirs sur les maladies émergentes et renforcer les dispositifs de surveillance :
le réchauffement du climat devrait accélérer dans les prochaines années l’apparition ou l’amplification de certaines pathologies (dont les allergies) ou vecteurs de maladies. Des études seront lancées en 2011 pour renforcer la surveillance des pollens mais aussi des insectes vecteurs et des microorganismes qui pourraient profiter du réchauffement climatique

-    Adapter la politique d’aménagement du territoire :
élévation du niveau de la mer, déformation des rails sous l’effet de la chaleur, dégradation des routes due à des cycles de gel/dégel plus fréquents sont autant de risques à prendre en compte dès maintenant. Pour s’assurer que les investissements publics (route, barrage…) prévus pour 50 ans ou plus restent toujours efficaces face aux nouveaux aléas climatiques, le plan prévoit de renforcer l’observation des côtes françaises, d’intégrer le risque de submersion dans les plans littoraux ou encore de revoir les normes techniques pour la construction des routes.

-    Diversifier les espèces et prévenir les incendies de forêts : l’assèchement du sol et la hausse des températures conduiront à terme à la disparition de certains végétaux, à la multiplication des feux de forêts et à leur extension vers de nouvelles zones jusqu’ici épargnées. Le plan prévoit donc d’adapter de nouvelles générations d’arbres à travers la diversification des ressources génétiques, d’identifier des espèces résistantes et d’aider financièrement les exploitants forestiers à engager cette mutation.


            Le plan fera l’objet d’un suivi annuel dans le cadre d’un Comité d’évaluation associant les 5 collèges du Grenelle de l’Environnement, d’une évaluation à mi-parcours fin 2013 et d’une évaluation finale fin 2015, afin de préparer la suite.

mardi 16 août 2011

EELV: Hulot sur le départ ?

     Le vent tourne, et l'animateur télé Nicolas Hulot rêve de son nouvel Ushuaïa, sans Europe Écologie Les Verts (EELV). C'est ce qu'un proche de l’ancien présentateur, Jean-Paul Besset a laissé entendre au magazine La Montagne:  que l’adversaire malheureux d’Eva Joly lors de la primaire Vertes pourrait quitter le parti d’ici la fin du mois..

     Largement devancé par la dame aux lunettes rouges, dont le discours très marqué à gauche a tranché avec l'appel au centre, Nicolas Hulot se sentirait « rejeté par la famille (écologiste) » et en tirerait les conséquences. Officialisera-t-il son départ lors des journées d’été d’EELV, du 18 au 20 août prochains ? 
On devrait quoi qu’il en soit en savoir plus sur son état d’esprit au cours de ce rassemblement, à condition bien sûr qu’il soit disposé à y participer, ce dont on peut douter au regard des propos qu’il a tenus lors d’une interview accordée le 10 juillet au magazine Bretons. Vert… de colère, « Saint Nicolas » avait alors évoqué « un immense gâchis » et était allé jusqu’à se demander « quel diplôme de psychologie il faut avoir pour comprendre (le fonctionnement des écologistes »). Quel tacle ...

eelv : Nicolas Hulot pourrait quitter le navire

Un tandem Hulot-Borloo ?
     La perspective d’un départ relance de facto celles d’un cavalier seul et d’un rapprochement avec l’ex-ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, très probable candidat à l’élection présidentielle de 2012 et avec qui M. Hulot s’était déjà entretenu pendant la campagne des primaires, ce que nombre de militants et sympathisants du parti écologiste n’ont pas digéré étant donné la participation active de « JLB » au quinquennat sarkozyste. 
     Ce dernier, qui rêvait de Matignon, a dans le sillage de la reconduction de François Fillon quitté le gouvernement et rendu sa carte UMP. Désormais libre, le prédécesseur de Nathalie Kosciusko-Morizet à l’Hôtel de Roquelaure a tout intérêt à ratisser au-delà des frontières du centre droit. Reste à savoir si, de son côté, le père du Pacte écologique est enclin à faire équipe avec lui ....

     Sur le papier, le moins dévastateur sur le plan de l’image serait une candidature libre, également à prendre en considération, même si, dans ce cas aussi, Yves Cochet et José Bové, ses deux plus importants soutiens, ne le suivraient pas. Or il est clair que, pour que l’écologie fasse définitivement partie intégrante du débat public – c’est ce qui lui importe le plus – et qu’il obtienne le meilleur score possible, « Saint Nicolas » aura besoin d’alliés de poids si d’aventure il devait effectivement claquer la porte de la formation vert-orange pour les présidentielles.

Hulot devrait quitter EELV 

« Il y avait de l’amertume »

      Du côté d’EELV, certains doutent qu’il veuille quitter le navire. Ainsi Jean-Vincent Placé, conseiller spécial de la Secrétaire nationale Cécile Duflot, selon lequel « il avait de l’amertume » et « savait qu’il avait perdu ». « C’est la réaction émotionnelle d’un homme profondément blessé », a pour sa part analysé M. Besset. 
     Daniel Cohn-Bendit, lui, considère que M. Hulot a tout simplement raté le coche : « Nicolas avait une carte à jouer en 2007, ou pour les européennes. S’il nous avait rejoints à ce moment là, il se serait imposé en 2012 ». Au micro de France Info vendredi, l’intéressé s’est gardé de se faire plus précis quant à ses intentions, déclarant tout juste que « l’amertume et la rancoeur ne font pas partie de (ses) sentiments ».
     Député EELV de Loire-Atlantique, François de Rugy n’a quant à lui pas digéré la virulente diatribe du finaliste des primaires à l’égard des militants. « Les médias sont conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Les électeurs aussi. Et plus que les électeurs, les militants. Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours : vous provoquez des orgasmes », a-t-il asséné le 10 juillet dernier. « Quand il parle des militants ainsi, c’est hallucinant de mépris », a commenté M. de Rugy.
     « D’une certaine manière, cela valide plutôt l’idée qu’il n’avait pas les nerfs pour subir une campagne », a enfin estimé Dominique Voynet, candidate des Verts aux élections présidentielles de 2007.

       Déjà très loin de faire l’unanimité avant les primaires, M. Hulot paraît désormais effectivement rejeté par certains responsables EELV. « L’équipe d’Eva Joly a clairement gagné et ils n’ont pas besoin de moi », a déclaré l’ancien animateur d’Ushuaïa vendredi. On aurait dit un adieu...

vendredi 12 août 2011

Découvrir la forêt sur son smartphone

En cette année mondiale de la forêt, pourquoi ne pas découvrir grâce aux nouvelles technologies !

     Cet été, les devoirs de vacances s’annoncent ludiques et champêtres ! Alors que les forêts couvrent 30% de notre territoire et que 96% des Français qui se rendent en forêt disent apprécier le contact avec la nature(1), nous sommes encore très nombreux à ne pas savoir nommer les espèces d’arbres forestiers qui nous entourent.
     Avec "Clés de forêt", il suffit d’observer les feuilles et les fruits d’un arbre pour reconnaître en quelques clics un Hêtre, un Charme, un Noyer…
     Cette nouvelle application mobile, lancée dans le cadre de l’Année internationale des forêts par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, avec l’Office national des forêts (ONF) et la Fondation GoodPlanet, est disponible sur iPhone et sur Android(2).
Gratuite et accessible sans connexion au réseau, cette application permet de redécouvrir en famille les principales espèces d’arbres forestiers présentes en France métropolitaine.

> Deux bonus

  • la rubrique "Le saviez-vous ?" offre une diversité d’informations relatives au milieu forestier ou à la filière bois française pour devenir incollable sur la forêt. Par exemple, saviez-vous que 13 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année ou que 300 millions de personnes dans le monde vivent dans et autour des forêts ?
  • la rubrique personnalisée "Album" permet à tous les détenteurs d’un téléphone nouvelle génération de prendre en photo les arbres reconnus et de créer leur propre album de forêt.

(1) Source : Enquête nationale 'Forêt et société" ONF -Université de Caen / 2010. Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française.
(2) Système d'exploitation développé par Google et installé sur de nombreux téléphones mobiles.

jeudi 11 août 2011

La crise financière est environnementale


            Depuis 3 ans, le monde, et particulièrement le monde occidental, s’enfonce dans une crise sans fin, profonde et inquiétante. Préoccupés par l’urgence des réponses à trouver, tout le monde  ne semblent pas trop se poser la question des origines du problème. Or, on ne pourra en sortir que si on a compris ce qui est en train de se jouer.


            Vérité complexe : les riches font de la prédation, les dysfonctionnements du système financier américain, l'irresponsabilité des banques, nos vies à crédit. Avant les trois ans de crise financière, n'avons nous pas connu 30 ans de crise larvée, de ralentissement, de montée progressive du chômage, etc.
            Partons de 2008, le déclenchement :  le cours du baril de pétrole n'a jamais  été aussi haut ? Entre septembre 2003 et juin 2008, on a assisté à un quintuplement des cours du brut, avec un record historique de plus de 103 dollars en mars 2008. La crise démarre à l'automne 2008. Rappelons que la crise de 73 commence par un choc pétrolier.

            Mais il ne faut pas limiter le problème à celui du pétrole : prix alimentaires, prix des matières premières, toutes les courbes étaient ascendantes avant 2008.
            On a donc ici un faisceau d'explications qui s'ordonnent autour des progrès de la mondialisation. Celle-ci renforce la concurrence pour l'accès aux ressources dans une planète de plus en plus globalisée.

            Mais cela ne semble pas expliquer ce qui s'est passé. Le déclenchement de la crise, l'étincelle provient de la crise des subprimes. Ces produits bancaires complexes qui ont été construit autour du marché du logement. Il devient de plus en plus difficile de trouver des fonds pour acheter dans ce secteur économique. Les subprimes ont été la réponse du système financier à cette difficulté.
Les prix, inaccessibles de l'immobilier, proviennent essentiellement de la rareté croissante des biens et des terrains. C'est donc la difficulté à gérer la demande d'espaces et de territoires urbains, qui explique aussi le déclenchement de la crise.

            Intéressons-nous maintenant à la crise des dettes publiques. Leur augmentation depuis 30 ans provient de l'incapacité des gouvernement à sortir d'une logique keynésienne où l'endettement provoquerait nécessairement de la croissance.
            Ce qui a fonctionné jusqu'aux années 80 ne fonctionne plus et fonctionne de moins en moins bien aujourd’hui. Les taux de croissance des pays occidentaux restent particulièrement bas car ils ont utilisé tous leur territoire utile pour cela et ne disposent plus d'une "Nouvelle Frontière" pour croître. Les pays émergents, qui possèdent encore ces espaces sont, pour l'instant, moins touchés par ce phénomène.Pensant réactiver la croissance, ils ont inexorablement creusé leur déficit dans un monde où les tensions pour l'accès aux ressources et aux territoires rendaient chaque tentative de plus en plus coûteuse.

            En définitive, la rareté croissante est le fil directeur qui explique nos malheurs : l'insuffisance des ressources alimentaires et du sous-sol, le manque de terrains et finalement la pénurie d'argent. Ce qui nous arrive provient d'une loi économique fondamentale : la loi de l'offre et de la demande.
Mais ici, cette loi implique tous les secteurs de l'économie, toutes les ressources et tous les pays. Notre vieux Occident, bien rouillé et davantage nanti, en subit le plus les conséquences. Cette crise est totale et globale.
            Elle est, avant tout, une crise environnementale. Nous sommes en train d'atteindre les limites de nos prélèvements sur notre planète et nous le payons, et le payerons, de plus en plus cher.
Et, pour s'en sortir, il faudra cesser de ne regarder que "l'écume des choses" -la crise financière qui nous menace dans l'immédiat- pour comprendre, imaginer et inventer les moyens d'actions qui nous permettront de gérer collectivement cette rareté multidimensionnelle.