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vendredi 19 août 2011

Le Mékong va perdre ses Dauphins ?

     La population de dauphins dans le Mékong atteint aujourd’hui des niveaux alarmants. Selon une étude du WWF publiée hier, il ne resterait plus aujourd’hui que 85 spécimens répartis sur une portion de 190 kilomètres entre Kratie (Cambodge) et les chutes de Koné (Laos). « Cette faible population est en danger du fait même de sa petite taille. En ajoutant la pression liée à leur enchevêtrement dans les filets et la mortalité élevée des petits, nous sommes vraiment inquiets pour l’avenir des dauphins », a expliqué  le Docteur Li Lifeng, responsable du programme eau douce du WWF. Des allégations que Touch Seang Tana, président de la commission cambodgienne de conservation des dauphins du Mékong et du développement de l’écotourisme, a cependant rejetées en bloc. « Le WWF ne conduit pas de recherches scientifiques correctes. Je ne sais pas quel type de méthodologie ils utilisent (…). L’an dernier, nous avons comptabilisé 12 naissances », a-t-il indiqué. Selon ses dires, la population de dauphins Irrawaddy augmenterait donc progressivement pour compter aujourd’hui entre 155 et 175 individus, soit environ deux fois plus que les estimations de l’ONG.

Il est donc actuellement impossible de connaître le nombre exacts de dauphins établis dans le Mékong. Nul n’objectera en revanche qu’il s’agit d’une espèce en danger, les Orcaella brevirostris de leur nom scientifique figurant sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008. « Des sondages récents indiquent une baisse spectaculaire dans le Mékong, dans le Mahakam (Indonésie) et dans l’Ayeyarwady (Birmanie).  Chacune de ces trois sous-populations ont été classées comme étant en danger critique dans la Liste rouge de 2004, parce que moins de cinquante individus étaient suffisamment matures pour se reproduire », a également précisé l’organisation, qui a réalisé des projections inquiétantes puisque faisant état d’une diminution constante de la population. De quoi prendre rapidement les dispositions appropriées pour tenter d’endiguer ce phénomène.

     Prenant en compte l’intérêt culturel et financier des Cambodgiens pour cette espèce, le WWF a appelé Pnom Penh à définir un nouveau cadre juridique pour protéger l’espèce et déterminer des zones de conservation. De même, l’association prône des mesures pour interdire certains types de filets de pêche si nécessaire. Selon le Docteur Li Lifeng, « la meilleure chance de sauver cette espèce iconique de l’extinction dans le Fleuve Mékong est de mettre en œuvre une action de conservation commune ». C’est pourquoi « le WWF s’est engagé à travailler avec l’Administration des pêches, la Commission des dauphins et les communautés installées le long du fleuve Mekong pour enrayer le déclin de cette espèce et assurer sa survie ». Il ne pouvait certes pas prétendre y arriver seul.

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