La population de dauphins dans le Mékong atteint aujourd’hui des niveaux alarmants. Selon une étude du WWF  publiée hier, il ne resterait plus aujourd’hui que 85 spécimens  répartis sur une portion de 190 kilomètres entre Kratie (Cambodge) et  les chutes de Koné (Laos). « Cette faible  population est en danger du fait même de sa petite taille. En ajoutant  la pression liée à leur enchevêtrement dans les filets et la mortalité  élevée des petits, nous sommes vraiment inquiets pour l’avenir des  dauphins », a expliqué  le Docteur Li Lifeng, responsable du programme eau douce du WWF.  Des allégations que Touch Seang Tana, président de la commission  cambodgienne de conservation des dauphins du Mékong et du développement  de l’écotourisme, a cependant rejetées en bloc. « Le WWF ne conduit  pas de recherches scientifiques correctes. Je ne sais pas quel type de  méthodologie ils utilisent (…). L’an dernier, nous avons comptabilisé 12  naissances », a-t-il indiqué. Selon ses dires, la population de  dauphins Irrawaddy augmenterait donc progressivement pour compter  aujourd’hui entre 155 et 175 individus, soit environ deux fois plus que  les estimations de l’ONG.
Il est donc actuellement impossible de connaître le nombre exacts de  dauphins établis dans le Mékong. Nul n’objectera en revanche qu’il  s’agit d’une espèce en danger, les Orcaella brevirostris de  leur nom scientifique figurant sur la liste rouge de l’Union  Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008. « Des  sondages récents indiquent une baisse spectaculaire dans le Mékong,  dans le Mahakam (Indonésie) et dans l’Ayeyarwady (Birmanie).  Chacune de  ces trois sous-populations ont été classées comme étant en danger  critique dans la Liste rouge de 2004, parce que moins de cinquante  individus étaient suffisamment matures pour se reproduire », a  également précisé l’organisation, qui a réalisé des projections  inquiétantes puisque faisant état d’une diminution constante de la  population. De quoi prendre rapidement les dispositions appropriées pour  tenter d’endiguer ce phénomène.
     Prenant en compte l’intérêt culturel et financier des Cambodgiens  pour cette espèce, le WWF a appelé Pnom Penh à définir un nouveau cadre  juridique pour protéger l’espèce et déterminer des zones de  conservation. De même, l’association prône des mesures pour interdire  certains types de filets de pêche si nécessaire. Selon le Docteur Li  Lifeng, « la meilleure chance de sauver cette espèce iconique de  l’extinction dans le Fleuve Mékong est de mettre en œuvre une action de  conservation commune ». C’est pourquoi « le WWF s’est engagé à  travailler avec l’Administration des pêches, la Commission des dauphins  et les communautés installées le long du fleuve Mekong pour enrayer le  déclin de cette espèce et assurer sa survie ». Il ne pouvait certes pas prétendre y arriver seul.
Article. http://www.zegreenweb.com/ 
 
 

 
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