Le vent tourne, et l'animateur télé Nicolas Hulot rêve de son nouvel Ushuaïa, sans Europe Écologie Les Verts (EELV). C'est ce qu'un proche de l’ancien présentateur, Jean-Paul Besset a laissé entendre au magazine La Montagne:  que l’adversaire malheureux d’Eva Joly lors de la primaire Vertes pourrait quitter le parti d’ici la fin du mois..
     Largement devancé par la dame aux  lunettes rouges, dont le discours très marqué à gauche a tranché avec l'appel au centre, Nicolas Hulot se sentirait « rejeté par la famille (écologiste) » et en tirerait les conséquences. Officialisera-t-il son départ lors des journées d’été d’EELV, du  18 au 20 août prochains ? 
On devrait quoi qu’il en soit en savoir plus  sur son état d’esprit au cours de ce rassemblement, à condition bien sûr  qu’il soit disposé à y participer, ce dont on peut douter au regard des  propos qu’il a tenus lors d’une interview accordée le 10 juillet au  magazine Bretons. Vert… de colère, « Saint Nicolas » avait alors évoqué « un immense gâchis » et était allé jusqu’à se demander « quel diplôme de psychologie il faut avoir pour comprendre (le fonctionnement des écologistes »). Quel tacle ... 
Un tandem Hulot-Borloo ?
     La perspective d’un départ relance de facto celles d’un cavalier seul et d’un rapprochement avec l’ex-ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo,  très probable candidat à l’élection présidentielle de 2012 et avec qui  M. Hulot s’était déjà entretenu pendant la campagne des primaires, ce  que nombre de militants et sympathisants du parti écologiste n’ont pas  digéré étant donné la participation active de « JLB » au quinquennat  sarkozyste. 
     Ce dernier, qui rêvait de Matignon, a dans le sillage de la  reconduction de François Fillon quitté le gouvernement et rendu sa carte  UMP. Désormais libre, le prédécesseur de Nathalie Kosciusko-Morizet à  l’Hôtel de Roquelaure a tout intérêt à ratisser au-delà des frontières  du centre droit. Reste à savoir si, de son côté, le père du Pacte  écologique est enclin à faire équipe avec lui ....
     Sur le papier, le moins dévastateur sur le plan de l’image serait une candidature libre, également à prendre en considération,  même si, dans ce cas aussi, Yves Cochet et José Bové, ses deux plus importants soutiens, ne  le suivraient pas. Or il est clair que, pour que l’écologie fasse  définitivement partie intégrante du débat public – c’est ce qui lui  importe le plus – et qu’il obtienne le meilleur score possible, « Saint  Nicolas » aura besoin d’alliés de poids si d’aventure il devait  effectivement claquer la porte de la formation vert-orange pour les présidentielles. 
« Il y avait de l’amertume »
      Du côté d’EELV, certains doutent qu’il veuille quitter le navire. Ainsi Jean-Vincent Placé, conseiller spécial de la Secrétaire nationale Cécile Duflot, selon lequel « il avait de l’amertume » et « savait qu’il avait perdu ». « C’est la réaction émotionnelle d’un homme profondément blessé », a pour sa part analysé M. Besset. 
     Daniel Cohn-Bendit, lui, considère que M. Hulot a tout simplement raté le coche : « Nicolas  avait une carte à jouer en 2007, ou pour les européennes. S’il nous avait rejoints à ce moment là, il se serait imposé en  2012 ». Au micro de France Info vendredi, l’intéressé  s’est gardé de se faire plus précis quant à ses intentions, déclarant  tout juste que « l’amertume et la rancoeur ne font pas partie de (ses) sentiments ». 
     Député EELV de Loire-Atlantique,  François de Rugy n’a quant à lui pas digéré la virulente diatribe du  finaliste des primaires à l’égard des militants. « Les médias sont  conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Les  électeurs aussi. Et plus que les électeurs, les militants. Ils aiment  les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le  mot “Sarkozy“ dans un discours : vous provoquez des  orgasmes », a-t-il asséné le 10 juillet dernier. « Quand il parle des  militants ainsi, c’est hallucinant de mépris », a commenté M. de Rugy.
     « D’une certaine manière, cela valide plutôt l’idée qu’il n’avait pas les nerfs pour subir une campagne », a enfin estimé Dominique Voynet, candidate des Verts aux élections présidentielles de 2007.
       Déjà très loin de faire l’unanimité avant  les primaires, M. Hulot paraît désormais effectivement rejeté par  certains responsables EELV. « L’équipe d’Eva Joly a clairement gagné et ils n’ont pas besoin de moi », a déclaré l’ancien animateur d’Ushuaïa vendredi. On aurait dit un adieu...
 Source: http://www.zegreenweb.com
 
 
 
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