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mardi 16 août 2011

EELV: Hulot sur le départ ?

     Le vent tourne, et l'animateur télé Nicolas Hulot rêve de son nouvel Ushuaïa, sans Europe Écologie Les Verts (EELV). C'est ce qu'un proche de l’ancien présentateur, Jean-Paul Besset a laissé entendre au magazine La Montagne:  que l’adversaire malheureux d’Eva Joly lors de la primaire Vertes pourrait quitter le parti d’ici la fin du mois..

     Largement devancé par la dame aux lunettes rouges, dont le discours très marqué à gauche a tranché avec l'appel au centre, Nicolas Hulot se sentirait « rejeté par la famille (écologiste) » et en tirerait les conséquences. Officialisera-t-il son départ lors des journées d’été d’EELV, du 18 au 20 août prochains ? 
On devrait quoi qu’il en soit en savoir plus sur son état d’esprit au cours de ce rassemblement, à condition bien sûr qu’il soit disposé à y participer, ce dont on peut douter au regard des propos qu’il a tenus lors d’une interview accordée le 10 juillet au magazine Bretons. Vert… de colère, « Saint Nicolas » avait alors évoqué « un immense gâchis » et était allé jusqu’à se demander « quel diplôme de psychologie il faut avoir pour comprendre (le fonctionnement des écologistes »). Quel tacle ...

eelv : Nicolas Hulot pourrait quitter le navire

Un tandem Hulot-Borloo ?
     La perspective d’un départ relance de facto celles d’un cavalier seul et d’un rapprochement avec l’ex-ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, très probable candidat à l’élection présidentielle de 2012 et avec qui M. Hulot s’était déjà entretenu pendant la campagne des primaires, ce que nombre de militants et sympathisants du parti écologiste n’ont pas digéré étant donné la participation active de « JLB » au quinquennat sarkozyste. 
     Ce dernier, qui rêvait de Matignon, a dans le sillage de la reconduction de François Fillon quitté le gouvernement et rendu sa carte UMP. Désormais libre, le prédécesseur de Nathalie Kosciusko-Morizet à l’Hôtel de Roquelaure a tout intérêt à ratisser au-delà des frontières du centre droit. Reste à savoir si, de son côté, le père du Pacte écologique est enclin à faire équipe avec lui ....

     Sur le papier, le moins dévastateur sur le plan de l’image serait une candidature libre, également à prendre en considération, même si, dans ce cas aussi, Yves Cochet et José Bové, ses deux plus importants soutiens, ne le suivraient pas. Or il est clair que, pour que l’écologie fasse définitivement partie intégrante du débat public – c’est ce qui lui importe le plus – et qu’il obtienne le meilleur score possible, « Saint Nicolas » aura besoin d’alliés de poids si d’aventure il devait effectivement claquer la porte de la formation vert-orange pour les présidentielles.

Hulot devrait quitter EELV 

« Il y avait de l’amertume »

      Du côté d’EELV, certains doutent qu’il veuille quitter le navire. Ainsi Jean-Vincent Placé, conseiller spécial de la Secrétaire nationale Cécile Duflot, selon lequel « il avait de l’amertume » et « savait qu’il avait perdu ». « C’est la réaction émotionnelle d’un homme profondément blessé », a pour sa part analysé M. Besset. 
     Daniel Cohn-Bendit, lui, considère que M. Hulot a tout simplement raté le coche : « Nicolas avait une carte à jouer en 2007, ou pour les européennes. S’il nous avait rejoints à ce moment là, il se serait imposé en 2012 ». Au micro de France Info vendredi, l’intéressé s’est gardé de se faire plus précis quant à ses intentions, déclarant tout juste que « l’amertume et la rancoeur ne font pas partie de (ses) sentiments ».
     Député EELV de Loire-Atlantique, François de Rugy n’a quant à lui pas digéré la virulente diatribe du finaliste des primaires à l’égard des militants. « Les médias sont conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Les électeurs aussi. Et plus que les électeurs, les militants. Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours : vous provoquez des orgasmes », a-t-il asséné le 10 juillet dernier. « Quand il parle des militants ainsi, c’est hallucinant de mépris », a commenté M. de Rugy.
     « D’une certaine manière, cela valide plutôt l’idée qu’il n’avait pas les nerfs pour subir une campagne », a enfin estimé Dominique Voynet, candidate des Verts aux élections présidentielles de 2007.

       Déjà très loin de faire l’unanimité avant les primaires, M. Hulot paraît désormais effectivement rejeté par certains responsables EELV. « L’équipe d’Eva Joly a clairement gagné et ils n’ont pas besoin de moi », a déclaré l’ancien animateur d’Ushuaïa vendredi. On aurait dit un adieu...

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