Entre juillet 2010 et juillet 2011, la forêt aurait encore reculé de 15% selon l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE), qui se base sur des données satellitaires provisoires. Un pourcentage qui représente 2 654 kilomètres carrés de végétation, sachant que les Etats du Mato Grosso et du Para ont été les plus affectés.
Ce n’est pourtant pas faute d’essayer de juguler le fléau. Durant le sommet de Copenhague (Danemark) fin 2009, le Brésil s’est engagé à réduire la destruction de la forêt amazonienne de 80% d’ici 2020. Force est d’admettre que c’est plutôt mal parti…
L’ensemble des propriétaires brésiliens doivent théoriquement conserver au moins 80% de végétation sur leurs terres et ceux qui ont défriché illégalement une partie de leur propriété sont obligés de la reboiser. Pour indispensables qu’elles soient, ces mesures risquent toutefois de passer à la trappe. Le nouveau projet de loi House permettrait en effet d’ajuster la précédente loi pour les petits propriétaires, lesquels pourraient être exemptés de la règle des 80%.
D’après les scientifiques, cette loi House entraînera immanquablement des retours en arrière et selon les estimations de chercheurs de l’Université de São Paulo légaliserait l’abattage de quelque 220 000 kilomètres carrés de forêt, soit une superficie équivalente à celle de la Grande-Bretagne.
De fait, plusieurs organismes militent actuellement pour empêcher l’adoption de la nouvelle législation, ainsi le NEPSTAD, le centre de recherche américain sur le déboisement, qui a demandé au gouvernement brésilien de commencer à investir dans des systèmes de protection de carbone forestier (NDLR : la quantité de carbone stockée par la végétation), de récompenser les propriétaires qui ont respecté la loi et de sanctionner plus sévèrement les récalcitrants. Et de souligner l’augmentation très probable des profits qui découlerait de ce projet de loi, d’où la tentation pour les producteurs d’en avoir toujours plus, et au bout du compte une « nouvelle vague » de déforestation.
Bien que les intérêts ruraux aient dominé les discussions jusqu’ici, la population partagerait l’avis des scientifiques. Selon, un sondage national réalisé en juin dernier par des groupes environnementaux, 85% des Brésiliens seraient ainsi favorables à la protection de la forêt amazonienne, quand bien même de nouvelles mesures restrictives empêcheraient une augmentation de la production agricole. Pourvu qu’ils soient entendus.
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lundi 22 août 2011
Plus le temps passe et plus la forêt amazonienne perd du terrain.
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