Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a affirmé, le mois dernier, vouloir créer : la Northern Sea Route (« Route maritime du Nord ») qui passe par l’Arctique
 devrait « rivaliser » avec le canal de Suez dans les prochaines années.
 C’est la conséquence directe de l’érosion continue de la banquise, qui rend de plus en plus plausible l’hypothèse de distances nettement 
plus courtes et d’un flux maritime  potentiellement moins dangereux pour
 transporter des marchandises entre le nord de l’Europe, le Canada, les 
Etats-Unis et la Chine. Moins dangereux car cette route permet d’éviter 
de passer par le Golfe d’Aden, où pullulent les pirates, dont les 
exactions entraînent également une hausse importante des coûts du 
transport. 
       Les armateurs scandinaves mettent tout en œuvre pour que la 
prophétie de l’ex et probable futur président russe se réalise, ravis de
 voir se réduire de 30% la durée d’un voyage entre la Norvège et la 
Chine et dans ce cas précis d’économiser 580 tonnes de fioul. L’armateur
 danois Nordic Bulk Carriers affirme quant à lui avoir pu 
économiser un tiers du carburant et diviser le temps de voyage par deux 
entre son port d’attache et l’Empire du milieu, d’où l’argument de plus 
en plus répandu d’un transport maritime plus vert grâce à l’ouverture de
 la Northern Sea Route. Le passage est aujourd’hui quasiment 
libre quatre mois par an et il pourrait l’être trois mois de plus si les
 brise-glaces atomiques russes ouvrent le passage aux tankers.
       Sauf que si l’on regarde au-delà des économies d’émissions de CO2
 liées à la baisse des consommations de carburant, on s’aperçoit très 
vite que l’ouverture de cette route maritime est tout sauf une bonne 
nouvelle sur le plan de la préservation de l’environnement. 
     Le trafic maritime va en effet de pair avec les dégazages sauvages, 
aussi l’accroissement du trafic ne pourra-t-il qu’entraîner la 
multiplication de ce type d’ignominies dans une région déjà très 
fragilisée du fait du réchauffement climatique.
 A cela s’ajoutent les risques inhérents à la découverte de nouveaux 
territoires pas toujours correctement cartographiés et qui pourraient 
être à l’origine de catastrophes de type marée noire si un navire venait
 par exemple percuter un haut-fond ou un iceberg à la dérive…
 
 

 
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