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lundi 10 octobre 2011

Une nouvelle autoroute maritime ?

       Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a affirmé, le mois dernier, vouloir créer : la Northern Sea Route (« Route maritime du Nord ») qui passe par l’Arctique devrait « rivaliser » avec le canal de Suez dans les prochaines années. C’est la conséquence directe de l’érosion continue de la banquise, qui rend de plus en plus plausible l’hypothèse de distances nettement plus courtes et d’un flux maritime  potentiellement moins dangereux pour transporter des marchandises entre le nord de l’Europe, le Canada, les Etats-Unis et la Chine. Moins dangereux car cette route permet d’éviter de passer par le Golfe d’Aden, où pullulent les pirates, dont les exactions entraînent également une hausse importante des coûts du transport.
       Les armateurs scandinaves mettent tout en œuvre pour que la prophétie de l’ex et probable futur président russe se réalise, ravis de voir se réduire de 30% la durée d’un voyage entre la Norvège et la Chine et dans ce cas précis d’économiser 580 tonnes de fioul. L’armateur danois Nordic Bulk Carriers affirme quant à lui avoir pu économiser un tiers du carburant et diviser le temps de voyage par deux entre son port d’attache et l’Empire du milieu, d’où l’argument de plus en plus répandu d’un transport maritime plus vert grâce à l’ouverture de la Northern Sea Route. Le passage est aujourd’hui quasiment libre quatre mois par an et il pourrait l’être trois mois de plus si les brise-glaces atomiques russes ouvrent le passage aux tankers.


       Sauf que si l’on regarde au-delà des économies d’émissions de CO2 liées à la baisse des consommations de carburant, on s’aperçoit très vite que l’ouverture de cette route maritime est tout sauf une bonne nouvelle sur le plan de la préservation de l’environnement.
     Le trafic maritime va en effet de pair avec les dégazages sauvages, aussi l’accroissement du trafic ne pourra-t-il qu’entraîner la multiplication de ce type d’ignominies dans une région déjà très fragilisée du fait du réchauffement climatique. A cela s’ajoutent les risques inhérents à la découverte de nouveaux territoires pas toujours correctement cartographiés et qui pourraient être à l’origine de catastrophes de type marée noire si un navire venait par exemple percuter un haut-fond ou un iceberg à la dérive…

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