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lundi 17 octobre 2011

Le Pentagon pour sauver un papillon

      Grand consommateur d’énergie des Etats-Unis, le ministère de la Défense américain n’en met pas moins un point d’honneur à asseoir le développement des technologies renouvelables, tant pour diminuer sa facture énergétique que pour des considérations géopolitiques. On ne l’attendait cependant pas agir pour la protection de la biodiversité.
     Le Pentagone doit composer avec les règles de préservation de l’environnement qui régissent le territoire américain. Il doit donc notamment œuvrer à la préservation des espèces menacées d’extinction évoluant sur ses terrains et c’est ce qu’il a fait sur la base Lewis McChord, près de Tacoma (Washington). Une des espèces de papillons les plus menacées aux Etats-Unis, le damier de Taylor (Euphydryas editha taylori de son nom scientifique), a en effet élu domicile sur le champ de tir de la base. Un environnement a priori hostile pour n’importe quelle espèce animale mais sur lequel plusieurs milliers de damiers de Taylor ont trouvé refuge.

      La population de cette espèce de papillon étant réduite à peau de chagrin du fait de la perte de leur habitat naturel, elle risque à tout moment de faire son entrée sur la liste des espèces protégées, empêchant de facto les militaires de continuer leurs opérations. Pour éviter d’en arriver là et pour garder la main sur ce terrain qui risquerait de tomber sous la juridiction du Département américain de la Chasse et de la Pêche, en charge de la préservation des espèces, l’armée s’est penchée sur le sujet et a sorti le carnet de chèques.
Une serre d’une valeur de trente mille dollars (vingt-deux mille euros) faisant office de « nurserie » pour les damiers de Taylor a ainsi été construite sur le terrain de la prison de Mission Creek, à une soixantaine de kilomètres de la base. L’objectif est évidemment d’assurer la pérennité de l’espèce dans un environnement protégé et contrôlé pour ensuite la réintroduire dans son milieu naturel et ainsi la sortir de la zone rouge dans laquelle elle se trouve actuellement. Dans le cadre d’un programme de formation créé par l’Evergreen State College visant à former les détenus aux métiers de la préservation de l’environnement, les prisonniers ont acquis les compétences requises pour élever et remettre en liberté les damiers de Taylor. Une situation gagnant-gagnant-gagnant puisqu’elle profite à la fois aux papillons, à l’armée et aux détenus, lesquels qui acquièrent de nouvelles compétences. Des initiatives comme celle-ci, on en redemande…

Source : zegreenweb.com

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