Le Parc amazonien de Guyane s'oppose au projet
REXMA - projet soutenu par le Ministre du Redressement Productif A.
Montebourg, qui vise à l'exploitation d'or alluvionnaire dans une aire
de biodiversité rare, fragile et protégée. A croire que M. Montebourg ne vit que pour se faire remarque.
Le Parc
amazonien de Guyane a été créé le 27 février 2007. Avec 3,4 millions d'hectares de terre, il couvre 40% de la Guyane française,
constitue la plus grande aire protégée d'Europe et
contribue à former l'un des plus grands espaces protégés du monde.
"Aux paysages d'une grande originalité, s'ajoute une palette de
milieux rares : inselbergs (imposants massifs rocheux) et monts
forestiers dont les plus hauts dépassent 800 mètres d'altitude.
Difficile d'accès, le Parc national abrite une des zones les plus riches
de la planète en termes de biodiversité." rapporte le site notre-planete.info
Bien opposé au projet, le Parc n'entend pas l'opinion de Ministère du Redressement Productif, a donné en fin d'année 2012 son accord à la société REXMA : pour l'exploitation d'or alluvionnaire dans le secteur de la crique Limonade, sur la commune de Saül en Guyane française.
Comme plusieurs services de l'Etat (DIREN, DAF, ONF) et le Préfet de
l'époque, le Parc national a déjà fait connaître officiellement son
opposition à ce projet minier et ce à deux reprises déjà. Le 11 juillet 2008,
le Président du Conseil d'administration du Parc national a transmis au
Préfet son avis d'opposition à une demande de permis (AEX) par la
société REXMA. Pour le
permis récemment accordé à cette même entreprise, le directeur de
l'établissement public du Parc amazonien de Guyane a émis un avis
défavorable dans un courrier adressé le 20 janvier 2009 au service
instructeur, la DRIRE.
Aujourd'hui, le Parc amazonien de Guyane constate que cette décision d'exploitation :
- Ne respecte pas la volonté de la population et des élus locaux. Cette position a encore été réaffirmée dernièrement dans le cadre de l'élaboration de la carte communale, de plusieurs communications récentes du maire de la commune au sujet de ce permis minier, et avec la pétition lancée à l'initiative d'une très large majorité d'habitants de la commune.
- Va à l'encontre de la politique de développement durable engagée depuis plusieurs années par la commune et ses partenaires. La décision ministérielle risque notamment de nuire à la pérennité de la filière touristique sur la commune qui s'appuie sur la qualité reconnue et recherchée de l'environnement naturel qui enserre le village.
- Confisque à la population une zone de subsistance utilisée pour la chasse et la pêche ; la crique Limonade constituant l'unique cours d'eau accessible et proche du village qui présente un réel intérêt en terme de ressource pour la pêche des habitants.
- Sera à l'origine de la destruction inévitable de milieux naturels et aquatiques jusqu'alors préservés. Les connaissances scientifiques sur le secteur ont mis en évidence la présence de nombreuses espèces de vertébrés protégés par arrêté ministériel, ainsi que la présence d'espèces patrimoniales rares à l'échelle de la région.
- Fait encourir le risque de pollutions (matière en suspension, remobilisation du mercure présent dans les sols) en zone coeur de parc ; le permis minier se situant dans un bassin versant juste en amont pourrait impacter plus de 6 km de linéaire de cours d'eau.
- S'oppose d'ores et déjà à une des grandes priorités du SDAGE de Guyane, et de fait, aux principes à respecter qui s'imposent par la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE) pour atteindre ce résultat. Ceux-ci reposent d'une part, sur le fait de ne pas dégrader l'état existant des cours d'eau identifiés en très bon état écologique, et d'autre part, de garantir la continuité hydrologique.
- S'opposerait ainsi en cas d'impacts aux articles 1 et 3 de la loi de 2006 relative aux Parcs nationaux et à l'article L. 331-1 du Code de l'environnement qui prévoient la solidarité écologique entre les zones de coeur et de libre adhésion.
- En raison de l'antériorité de la demande de l'exploitant, ce permis a pu être octroyé pour 5 ans en zone interdite du SDOM. Ce dernier étant depuis entré en vigueur, le titre minier ne pourra pas être renouvelé en tout état de cause. Le Parc amazonien de Guyane s'interroge donc sur la cohérence de cette décision qui va faire émerger une activité temporaire et néanmoins durablement dégradante pour l'environnement proche de Saül. Ceci, au détriment d'une politique véritable de développement durable, souhaitée par la majorité des habitants concernés, basée sur l'éco-tourisme et la valorisation de patrimoines naturels et culturels guyanais.
On comprend que le Parc amazonien de Guyane réaffirme encore et encore son
opposition à ce projet. Cette position, loin d'être "un caprice", est posé et légitime pour les communes et de la majorité de ses habitants, pour développement raisonné et la pérennité d'un espace unique.
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