Mardi 28 juin 2011 à la librairie Mollat à Bordeaux, Corinne Lepage présentait son dernier livre, la vérité sur le nucléaire. L’ex-ministre de l’environnement du gouvernement Juppé et actuelle présidente de Cap 21 explique à quel point les lois encadrant l’industrie nucléaire en France et dans le Monde sont hors la loi.
Avec la catastrophe nucléaire qui s’est déroulée à Fukushima en mars 2011, c’est tout un mythe qui s’effondre : ce à quoi le monde a assisté en direct était non seulement impensable, mais aussi “impensé”.
Et si Corinne Lepage a commencé la rédaction de ce livre bien avant la catastrophe (en décembre 2010), les événements récents ne donnent que plus de poids aux informations qu’elle y délivre.
L’avocate explique en effet comment l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) possède nombre de passe-droits, notamment au niveau de l’OMS. D’autres dispositifs surprenant existent également au niveau européen, tel Euratom par exemple, qui gère le nucléaire en dehors du traité de Lisbonne. De même, la pollution des eaux par le nucléaire a été sortie du droit commun.
Ces nombreuses contorsions juridiques illustrent à elles-seules la façon dont on veut nous faire croire que le nucléaire est une énergie propre, et la façon dont le secteur érige ses propres lois.
Il est facile de comprendre, dans ces conditions, pourquoi tout débat démocratique sur le sujet reste impossible.
En France, si une catastrophe semblable à celle qui a eu lieu au Japon devait avoir lieu, il faudrait vite se rendre à l’évidence: rien n’est prévu ! d’après Mme Lepage. Elle résume très clairement la façon dont la France a évolué sur les voies du nucléaire en illustrant l’historique de l’ensemble des choix effectués pour en arriver là :
“Nous passons aujourd’hui à côté d’une formidable occasion de réindustrialiser notre pays et de créer de l’emploi” affirme-t-elle, chiffres à l’appui ; la vidéo qui suit nous parle en image de la même chose
Avec la question du nucléaire, ce sont deux choix de société fort différents qui s’opposent : pourquoi ne pas nous laisser nous exprimer ?
Les derniers sondages effectués en France étaient d’ailleurs fort défavorables à la filière… Nous ne pourrions pas en sortir du jour au lendemain de toute manière, mais il faudrait le faire “le plus vite possible” affirme la présidente de Cap 21 pour qui un référendum sur le sujet ne serait pas forcément utile:
“Il faut avant tout donner une information de qualité aux français, sinon cela ne serait pas sérieux. Avec ce sujet, nous parlons de notre avenir économique et écologique. Nous devons utiliser la filière des énergies renouvelables pour redécouvrir l’industriel“
A quand une information indépendante et un vrai débat sur le sujet en France ? Et à quand une véritable entrée dans les politiques publiques du XXIième siècle ?
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