Nous en parlions dans un précédent article de notre blog, et bien voici le dénouement. Même si seulement six cents bulletins environ ont pour l’heure été dépouillés, une large victoire d'Eva Joly semble se profiler à la primaire d'Europe Ecologie-Les verts, Nicolas Hulot a essuyé ce week-end les foudres d'une certaine branche d'écologistes, lui reprochant de faire de "l'écologie spectacle".
À une soixantaine de suffrages près éliminé dès le premier tour, Nicolas Hulot déchaînait - bien que les résultats du second tour ne seront proclamés que demain, il faudrait déjà écrire au passé - les passions pour pouvoir espérer l’emporter. Les analystes mettront sans doute sa défaite sur le compte de son manque d’expérience politique, de ses appels du pied en direction du centre ; ce qui semble être un sacrilège aux yeux de milliers de militants mais auxquels Eva Joly aurait tout intérêt à se résoudre pour obtenir le meilleur score aux prochaines élections présidentielles, ce que souhaitent d’ailleurs, entre autres, Daniel Cohn-Bendit et José Bové. On peut parler de ces longues semaines de réflexion avant que Nicolas Hulot ne se porter candidat – Mme Joly, elle, était depuis de longs mois dans les starting-blocks – et de son anti-nucléarisme, motivé par l’accident de Fukushima (Japon) et jugé trop tardif pour être véritablement crédible.
L’ex-animateur d’Ushuaïa aurait néanmoins sa place dans l’organigramme si l’on prend pour argent comptant les déclarations de son adversaire et de la Secrétaire nationale d’Europe Écologie – Les Verts (EELV) Cécile Duflot. Reste d’après elle, que les confrontations entre les projets portés par les deux grands favoris du scrutin sont de l’histoire ancienne et doivent de facto être dépassées. Selon la dame aux lunettes rouges, « les écologistes sont tous porteurs de ce désir de transformation de notre pays en écologie politique » qui « ne peut se réaliser qu’unis ». Pas si sûr !
De passage à Notre-Dame des Landes, où plusieurs milliers de militants écologistes manifestaient contre l'implantation d'un nouvel aéroport, Nicolas Hulot a reçu un accueil plus que mitigé. Alors qu'un stand de restauration végétalienne était rebaptisé "fuckushuaïa, mon amour" en hommage à l'émission télé du candidat à la primaire, d'autres ont accueilli l'animateur avec un seau d'épluchures de carottes jetées dans son dos.
Raillé pour ce que certains considèrent être de "l'écologie spectacle", Nicolas Hulot a su garder son calme mais reconnait ne pas être représentatif de cette façon de faire l'écologie. "Ce type d'écologie là, cette manière très radicale, très sectaire, ce n'est effectivement pas l'écologie que j'ai envie de représenter", expliquait-il aux médias qui n'ont rien raté de la scène.
Si « Sain Nicolas » aurait quelques raisons d’être amer, ses premiers pas en politique ayant été objectivement difficiles, plus que ce que nombre d’observateurs prédisaient, il semble toutefois avoir déjà tourné la page. « Vu l’enjeu qu’on a, à un moment ou à un autre, les petites irritations, les problèmes de susceptibilité, il faut les mettre de côté. Ça vaut pour moi et pour les autres. Tout le reste, ce qui peut être inhérent à la primaire, les mots des uns ou des autres, ils sont déjà aux oubliettes », a-t-il ainsi assuré. Beau joueur, en tout cas in the record, il a chaleureusement accueilli Mme Joly à son arrivée à Nantes, peut-être rassuré par ses dernières allégations après avoir ouvertement douté en milieu de semaine de la volonté de l’ex-juge d’instruction de « travailler avec un ancien animateur de télé, un représentant des multinationales et un suppôt de la droite »
D’éco-tartuffe aux yeux de la probable majorité des militants, l’ancien animateur est en passe de devenir un soldat modèle. La roue peut très vite tourner au sein d’EELV.
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