Plus d'un tiers des Zones de protection spéciales sont touchées par des dégradations ou susceptibles de l'être, le dispositif européen de conservation de la nature présente quelques lacunes. C'est ce qui ressort d'une enquête du réseau associatif FNE (France Nature Environnement).
Natura 2000, en Europe et en France, vise à préserver la biodiversité au sein de l'Union Européenne, en s'appuyant sur les directives européennes "Habitats" et "Oiseaux". La première se concrétise dans les Zones spéciales de conservation (ZSC), qui protègent les espaces naturels et les espèces dites "d'intérêt communautaire" autres que les oiseaux, la seconde dans les Zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux.
Dans ces espaces, les activités humaines ne sont pas interdites, et chaque Etat choisit les moyens pour atteindre les objectifs de préservation de la nature. Toutefois, les aménagements et activités dans ces zones sont soumis à une "évaluation d'incidence", qui permet d'étudier leur impact sur l'environnement.
Dans ces espaces, les activités humaines ne sont pas interdites, et chaque Etat choisit les moyens pour atteindre les objectifs de préservation de la nature. Toutefois, les aménagements et activités dans ces zones sont soumis à une "évaluation d'incidence", qui permet d'étudier leur impact sur l'environnement.
Le réseau Natura 2000 couvre actuellement 17,5% du territoire terrestre européen. En France, 384 ZPS et 1.369 ZSC couvrent 12,5% des terres. « L'hexagone se situe seulement au 23ème rang parmi les 28 Etats européens en termes de surface Natura 2000. Pourtant, plus de 70 % des habitats et 80 % des oiseaux signalés dans les directives européennes y sont présents », remarque FNE.
Or, 34% des Zones protégées spéciales (ZPS, directive Oiseaux) et 19% des Zones spéciales de conservation (ZSC, directive Habitats) touchées par des dégradations ou susceptibles de l'être. Selon le dernier rapport de FNE sur le réseau Natura 2000, « la France manque en partie à ses engagements de préservation de la nature».
En France, la mise en œuvre de Natura 2000 a été "très compliquée, car certains représentants d'acteurs socio-professionnels sont ou se sont opposés à cette politique", explique FNE. Pour preuve, la France a été condamnée par la Cour de justice de l'UE, en 2010 par exemple, pour ne pas avoir transposé correctement la directive sur les habitats naturels.
Aujourd'hui, FNE préconise de revoir les études d'impact des aménagements et activités humaines dans les zones protégées, afin qu'elles soient menées systématiquement, et "de manière objective et complète". Ces évaluations devraient également prendre en compte les impacts cumulés de différents projets, selon la fédération. Et enfin, donner lieu à des solutions alternatives, ou bien à des mesures d'évitement ou de compensation suffisantes de ces projets pour que les zones Natura 2000 soient véritablement efficientes.
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