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mercredi 27 juillet 2011

Les algues vertes en avance


            Les algues vertes ont refait surface particulièrement tôt cette année en raison des températures anormalement élevées du mois d’avril. Leur présence pourrait en outre avoir provoqué la mort de plusieurs sangliers depuis le début du mois.


            Il y a trois semaines, deux marcassins ont été retrouvés morts sur la plage Saint-Maurice à Morieux (Côtes-d’Armor). Dimanche dernier, trois laies et leurs cinq petits ont subi le même sort à deux pas de là, dans l’estuaire du Gouessant.
Si ces décès font débat, c’est parce qu’ils ne sont pas sans rappeler la mort soudaine d’un cheval durant l’été 2009 à Saint-Michel-en-Grève, dans le même département. « Qu’on ne nous dise pas que ces animaux sont morts étouffés ! », a asséné Yves-Marie le Lay, président de l’association Sauvegarde du Tregor.
Après la mort des deux premiers marcassins, la préfecture des Côtes-d’Armor a écarté tout lien de cause à effet avec le dégagement de gaz toxiques de ces marées vertes. Comme il y a deux ans, lorsqu’elle avait affirmé que le cheval précité s’était retrouvé « embourbé et asphyxié dans la vase », rappelle André Ollivro, président de l’association Sauvegarde du Penthièvre. Une autopsie faite à la demande du cavalier avait ensuite révélé que l’animal avait souffert d’un œdème pulmonaire, lequel avait été causé par l’hydrogène sulfuré (H2S) qui se dégage des algues en décomposition.
            L’autopsie des huit bêtes retrouvées dimanche n’a quant à elle pas permis de faire toute la lumière, d’où des analyses complémentaires qui « porteront sur le contenu alimentaire, les tissus des animaux – poumons – et le sang ».

            « Les analyses concernant la présence éventuelle d’hydrogène sulfuré seront effectuées dans un laboratoire spécialisé à Strasbourg (Bas-Rhin), tandis que les analyses toxicologiques auront lieu à Lyon (Rhône) », a précisé la préfecture dans un communiqué. Une décision qui semble raisonnable au regard des suspicions pesant sur les algues vertes, dont il est probable qu’elles aient aussi été à l’origine du décès du transporteur Thierry Morfoisse, également en 2009.
            Le gouvernement a ensuite décidé de mettre en place un plan d’action largement critiqué par les élus des communes concernées et les organismes spécialisés. Plus récemment, Nicolas Sarkozy a créé la polémique en dédouanant les agriculteurs.
En attendant les résultats des prochaines analyses, la plage Saint-Maurice à Morieux a été fermée et les autorités locales, à défaut de pouvoir s’attaquer directement à la source du fléau – l’agriculture intensive aux dires de tous les experts – , s’affairent tant bien que mal à se débarrasser de ces marées vertes.

            Et si le plan gouvernemental met d’importants moyens logistiques à disposition des communes pour le ramassage des algues vertes, il semble manquer de combativité sur le terrain agricole…



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