Il est pour ainsi dire impossible de rester de marbre devant la beauté du léopard des neiges. Son pelage unique, blanc tacheté, lui permet de par sa densité de survivre dans des conditions météorologiques extrêmes. Son exceptionnelle foulée – il peut réaliser des bonds de six mètres de long – lui permet aussi de survivre dans le rude habitat naturel des montagnes d’Asie Centrale, qui s’étendent de la Russie jusqu’à l’Inde.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a aussi classé parmi les espèces « en danger » dès 1972 en raison des menaces qui pèsent sur sa population pourtant excentrée. Quarante ans après, une étude de la Wildlife Conservation Society (WCS) est néanmoins porteuse d’espoirs. L’organisme est sur les traces du léopard des neiges en Asie Centrale depuis 2006.
La WCS a révisé à la hausse son estimation du nombre de spécimens de léopards des neiges dans une expertise étayée notamment par des clichés rares, obtenus grâce à des « pièges photographiques » dispersés sur le Corridor de Wakhan, au nord-est de l’Afghanistan.
Jusque-là estimés entre 4 000 et 6 000 individus, ils seraient en fait entre 4 500 et 7 000 à arpenter les montagnes asiatiques. Des chiffres encore faibles certes mais qui tranchent avec ceux des deux dernières décennies, au cours desquelles la population des félins tachetés avait diminué de 20%.
Le léopard des neiges continue néanmoins de faire partie des espèces les plus menacées au monde. Un statut entièrement imputable aux activités humaines malgré la position isolée de son habitat. Deux de ses proies préférées – le mouton et la chèvre des montagnes – font en effet l’objet d’une chasse excessive, mais c’est surtout puisqu’il est à la fois convoité pour la valeur de ses os dans la médecine traditionnelle chinoise et perçu comme une menace pour le bétail que ce félin a des raisons de craindre l’Homme.
Les gouvernements-hôtes et les organismes de conservation vont maintenant devoir poursuivre leurs efforts pour protéger cet animal rare ou plus exactement honorer des responsabilités trop longtemps négligées.
Le roi de la jungle serait-il en train de pousser ses derniers rugissements ? C’est en tout cas ce que redoutent deux explorateurs-conservateurs de la National Geographic Society, Beverly et Dereck Joubert, qui suivent les lions d’Afrique de près depuis une trentaine d’années. Alors qu’ils étaient 450 000 individus à régner sur les terres du continent noir en 1960, les félins ont vu leur population dégringoler de 95% en un demi-siècle pour atteindre seulement 20 000 l’année dernière selon les experts.
Un bien triste constat, d’autant que les lions ne bénéficient même pas du statut d’espèce en danger. Ils figurent en effet dans la catégorie « espèces vulnérables » de la liste rouge de l’UICN, soit le cinquième échelon (sur sept au total). De fait, les félins ne font à ce jour l’objet d’aucune mesure de protection nécessaire à leur survie, et si la tendance se poursuit à ce rythme plus qu’inquiétant le monde pourrait bel et bien voir disparaître le roi de la jungle d’ici une petite quinzaine années…
Si la question de la survie du deuxième plus gros félin du monde après le tigre de Sibérie – au plus haut niveau de la chaîne alimentaire mais lui aussi en péril – se pose aujourd’hui, c’est encore une fois à cause de l’Homme.
Chaque année, près de 600 mâles sont en outre la cible de touristes avides « d’aventure », c’est-à-dire venant poser leurs valises en Tanzanie, au Zimbabwe, en Namibie, en Afrique du Sud ou encore en Zambie pour participer à de funestes expéditions de chasse. Quant aux os des lions, ils sont devenus un substitut à ceux du tigre, particulièrement convoités en ces temps où la médecine traditionnelle chinoise a le vent en poupe.
Jusqu’à quels niveaux les populations de félins devront-elles descendre pour que les autorités locales mais aussi internationales se décident à prendre leurs responsabilités ?
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