Indignez vous ! de Stéphane Hessel appelle, en s'appuyant sur l'idée « sartrienne » d'engagement personnel, à ne pas accepter les inégalités de richesse qui se creusent, critique la politique d'immigration des gouvernements Fillon, dénonce le poids de l’argent dans les choix politiques et l'affaiblissement de l'héritage social du Conseil national de la Résistance. L’auteur va plus loin et s’engage sous le titre Mon indignation à propos de la Palestine dans un développement, consacré à la situation imposé par l'État d'Israël à la Palestine, et notamment à la Bande de Gaza.
Succès en France
Publié par une petite maison d'édition de Montpellier – Indigène éditions – l'ouvrage n’a bénéficié d'aucune promotion médiatique au départ. Pourtant, rapidement, ce livre de 32 pages, vendu 3 euros, devient un phénomène d'édition en se vendant à 950 000 exemplaires en 10 semaines. Des traductions sont envisagées en slovène, coréen, finnois, ainsi qu'au Liban et en Israël.
Stéphane Hessel a déclaré au Parisien qu'il avait l'intention de reverser ses droits d'auteur à diverses causes, parmi lesquelles le financement du Tribunal Russell sur la Palestine.
Le succès tient en partie à son auteur, Stéphane Hessel, né en 1917 en Allemagne d'un père juif, résistant contre le nazisme, déporté à Buchenwald, secrétaire de la Commission des Droits de l'Homme quand celle-ci rédigea la Déclaration universelle des droits de l'homme, puis diplomate proche de la gauche. La forme également, un format court à un prix minime, a probablement facilité sa diffusion.
Ce qui indigne Hessel aujourd'hui, c’est : existence des sans-papiers, mauvais traitement réservé à la planète, écart des richesses dans le monde.
Des critiques à la française
Face à l'engouement du public suivi d'une forte médiatisation presque unanimement favorable, les critiques naissent dans les médias en décembre 2010 et janvier 2011, dénonçant le statut d'icône inattaquable affecté à l'auteur.
Le premier reproche fait à Stéphane Hessel concerne le passage de son texte consacré à la situation dans la bande de Gaza. Sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France, Marc Knobel écrit que « Stéphane Hessel tente de justifier, si ce n'est de légitimer le terrorisme ».
D'autres lui reprochent de n'être pas aussi subversif que son titre, par sa proximité avec la démocratie sociale incarnée en France par Michel Rocard, Dominique Strauss-Kahn ou Martine Aubry, une radicalité qu'il ne revendique pas.
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