L’estimation émane de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a
compilé des données de près de 1 100 villes dans un rapport publié
hier. Analysant la qualité de l’air
extérieur dans 91 pays, il conclut qu’une proportion hélas négligeable
de métropoles et d’Etats parviennent à respecter des taux corrects de
pollution aux particules fines. Le seuil maximal de concentration atmosphérique en PM10 (NDLR : particules fines de moins de 10 micromètres de diamètre) recommandé par l’OMS, soit 20 microgrammes par mètre cube (µg/m3), est pour ainsi dire allègrement dépassé à l’échelle planétaire et la moyenne mondiale atteindrait même 71 µg/m3, certains Etats dépassant carrément les 300 µg/m3…
« Dans plusieurs pays il n’y a pas de réglementations sur la
qualité de l’air, et lorsqu’elles existent les standards nationaux et
leur application varient considérablement », a résumé Maria Neira,
directrice de la Santé publique et de l’Environnement à l’OMS, laquelle
soutient que si les gouvernements étaient plus rigoureux quant à la
pollution atmosphérique, majoritairement due aux transports,
aux industries ou encore à l’utilisation de charbon dans les centrales
électriques, le nombre de décès annuels dans le monde pourrait
considérablement diminuer. Elle évalue même à 1,1 million le nombre de
vies qui auraient pu être épargnées l’an passé si la moyenne mondiale de
concentration atmosphérique en PM10 avait été de cinquante points de
moins…
La Chine et l’Inde, deux pays en pleine expansion économique et
démographique, font sans surprise partie des Etats les plus pollués,
avec des moyennes annuelles respectives de 98 et 108 µg/m3 de PM10. Ils sont toutefois nettement devancés par la Mongolie (279 µg/m3), le Botswana (216 µg/m3) ou encore le Pakistan (198 µg/m3), où la réglementation en matière de qualité de l’air est, sinon inexistante, en tout cas très sommaire.
A l’inverse, les Etats membres de l’Union européenne (UE) peuvent se
prévaloir de concentrations moyennes de PM10 dans l’atmosphère en-deçà
de la moyenne mondiale. Malgré une réglementation sur les particules fines
surveillée par la Commission européenne, ils échouent cependant à
respecter le seuil recommandé par l’OMS, pour qui la France ferait
légèrement moins bien que la Belgique et l’Allemagne avec une
concentration de 27 µg/m3 de PM10 contre 26 pour ses deux
voisins. L’Italie, elle, fait partie des mauvais élèves (en ce qui
concerne la zone euro) avec un taux de 37 µg/m3, la Grande-Bretagne n’étant de son côté qu’à trois points du seuil des 20 µg/m3 de PM10 recommandé par l’Organisation.
Etonnamment, les pays les moins pollués sont les Etats-Unis et le Canada, avec respectivement 18 et 13 µg/m3
de PM10. Des bons résultats qui s’expliqueraient par une densité de
population faible, un climat favorable mais aussi par des
réglementations sur la qualité de l’air plus strictes. Il serait grand
temps de suivre l’exemple. Et chacun conviendra que se retrouver
derrière le deuxième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre
(GES) est tout sauf flatteur…
Sources: zegreenweb.com