Stress, anxiété, dépression... Le
climatique affecterait notre santé mentale, selon une étude de l'Institut du
climat australien.
Février
2009, dans l’Etat de Victoria, Australie. Après trois jours de chaleur record à
plus de 43°C, de violents feux de brousse se déclenchent, les pires que l’Etat
ait jamais connu. Bilan : 173
morts et plus de 2000 maisons dévastées. « La tempête de feu est venue
sans prévenir. (…) Certaines familles ont été tellement traumatisées qu’elles
ne s’en remettront jamais complétement », témoigne Daryl Taylor,
un survivant, dans un article de
l’Institut du climat australien publié le 26 août dernier.
Dans
un rapport intitulé « Un climat de souffrance : les coûts réels
de l’inaction face au changement climatique », l’institut de
recherche s’inquiète des conséquences des événements météorologiques extrêmes
sur la santé mentale des populations.
Par
exemple, deux études parues en février 2011 ont également mis en lumière la
responsabilité des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique dans
certaines inondations qui ont frappé la planète, comme l’expliquait le
météorologue Serge Planton dans une chronique
à Terra eco en avril dernier.
« Les
conséquences économiques, les risques pour l’emploi, le logement ou les
exportations ont légitimement reçu beaucoup d’intérêt, mais il y a un manque de
débat sur les conséquences du changement climatique pour le bien-être et la
santé humaine », regrette Tony
McMicheal, professeur de santé publique à l’Australian National University
et principal coordinateur de cette étude.
En
France, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a publié en avril 2010 un rapport
sur les enjeux sanitaires du changement climatique. Mais si l’agence
publique rattachée au ministère de la Santé dit « suivre de près ces
sujets », aucun travaux n’a été effectué sur la santé mentale en
particulier, selon Terra Eco.
« Jusqu’à
une date récente, on se préoccupait peu de l’impact des changements climatiques
sur la santé », souligne Jean-Pierre
Besancenot, ancien chercheur au CNRS, l’un des premiers et rares
scientifiques à avoir consacré sa carrière aux effets du climat sur la santé.
Outre-Atlantique, une chaire consacrée à la
« climatopsychopathologie » sera lancée le 7 octobre prochain à
l’Université de Montréal. « On y évoquera notamment l’importance de
sensibiliser, éduquer, faire du transfert de connaissances pour apprendre à
s’adapter aux changements climatiques », explique Véronique Lapaige,
professeur agrégé au département de psychiatrie.
L’Australie
a été durement touchée par des événements météorologiques extrêmes ces
dernières années, sécheresses ou inondations massives telles que celles qui ont
touché le Queensland en janvier 2011. Selon cette étude, une personne sur cinq
souffrira à long terme des effets du stress et d’angoisse liés à ces épisodes
traumatiques. Les vagues de chaleur et de sécheresse conduiraient même à des
taux de suicide plus élevés de 8%. La publication de ce rapport alarmiste
intervient alors qu’on débat justement à Canberra de l’instauration d’une taxe
carbone sur les plus gros pollueurs.
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