Depuis plusieurs semaines déjà, la catastrophe de Fukushima
ne fait plus la une de l'actualité. Pour l'immense majorité de nos
concitoyens, la question est réglée et il va quasi de soi que Tepco, et
Areva pour ce qui est du traitement des eaux polluées, maîtrisent
parfaitement la situation.
Les personnes qui devaient être évacuées l'ont été, le taux de radioactivité baisse et le Japon,
vu de France, est prêt à faire redémarrer des centrales. Du reste,
régulièrement, la presse, informée par les soins du lobby nucléaire
français, indique que telle ou telle centrale va redémarrer.
Cela est dramatiquement et tragiquement faux.Quel est le bilan d'aujourd'hui ?
- Des mètres cube d'eau contaminée
Tout d'abord, les autorités japonaises reconnaissent que la catastrophe est en cours et que rien n'est réglé. Elles admettent que trois cœurs nucléaires ont fondu et que les cuves ont été transpercées. Cependant, ils ignorent ce qu'il se passe aujourd'hui, en particulier ce point vital de savoir si le radié a été percé par le corium ou non, ce qui signifierait, bien entendu, la pollution irréversible de la nappe phréatique.
Concernant le traitement de l'eau, Greenpeace
considère qu'il vient à peine de débuter. Les autorités reconnaissent
l'entassement de boues radioactives dont évidemment personne ne veut
parler mais aussi les millions de mètres cube d'eau contaminée.
- Les mères inquiètes pour leurs enfants
Au Japon, comme partout dans les pays membres de l'AIEA,
le niveau admissible pour les populations est de 1 millisievert par an.
Il est de 20 millisieverts pour les travailleurs du nucléaire.
Aujourd'hui, dans les zones où vivent ces gens, dans la préfecture de
Fukushima, le niveau est largement supérieur avec 5 millisieverts,
jusque parfois 20 millisieverts.
Ces femmes exigent pour leurs enfants comme pour elles-mêmes le droit
de vivre dans un environnement à 1 millisievert. Le problème est que
personne n'a les moyens de répondre positivement à leurs questions.
- Les agriculteurs pas indemnisés
Du point de vue du changement et des décisions techniques à prendre,
le monde agricole n'est pas en reste et devient lui aussi victime de la
défaillance des autorités.
La préfecture de Fukushima promeut les produits agricoles de la
région de Fukushima et se plaint des mauvaises rumeurs qui les
concernent. La
vérité est, bien entendu, que l'immense majorité des produits de cette
zone ne devrait pas être consommée mais pour qu'ils ne le soient pas,
encore faut-il que les agriculteurs qui les produisent puissent être
indemnisés et gagner leur vie.
Cette situation absolument tragique à laquelle est exposée le Japon
s'exprimerait ainsi pour tout pays industrialisé, les mêmes risques
produisant probablement les mêmes effets. C'est précisément la raison
pour laquelle la chape du silence s'est mise sur le Japon.
La Japon reste encore dans une situation sanitaire critique. Le nouveau Premier ministre l'a affirmé lors de sa campagne
électorale : le Japon est décidé à ne plus construire de nouvelles
centrales nucléaires, ce qui veut dire qu'il va sortir du nucléaire.
Quand ? Cela dépend, bien sûr, des stress-tests qui seront réalisés
et de la réouverture ou non des centrales nucléaires fermées aujourd'hui
en raison de la maintenance d'ici mars 2012.
Source: http://www.rue89.com/
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