Messages les plus consultés

mercredi 29 juin 2011

La Mer Méditerranée polluée : ''un point de non-retour en 2030''


            Déchets plastiques et médicamenteux, urbanisation, pollutions agricoles et rejets d’hydrocarbures sont autant de sources de pollutions qui s'accroissent, alerte un rapport parlementaire qui fait 10 propositions pour enrayer la tendance d'ici 2030.
            
 Photo @DavidBegue

            ''La Méditerranée est dans une situation préoccupante. La communauté internationale doit réagir" a déclaré le sénateur PS de l'Aude Roland Courteau, en présentant mercredi 22 juin un rapport sur le sujet à la demande de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST). Pendant 18 mois, le rapporteur a auditionné deux cents scientifiques français et étrangers et visité plusieurs pays riverains du bassin (Grèce, Turquie, Malte, Tunisie, Libye..). La mer Méditerranée est ''un réservoir en matière de biodiversité'' qui abrite 7 à 8 % des espèces marines connues (12.000 espèces) pour ''seulement 0,3% du volume des eaux'' de la planète, a rappelé le rapporteur.
            Mais de fortes pressions environnementales continuent de peser sur la Méditerranée qui fait face à plusieurs sources de pollution qui s'accroissent. Or cette mer ''semi-fermée met un siècle à se renouveler'' et ''concentre ces polluants'', a alerté devant la presse Roland Courteau. Des polluants qui ''s'attaquent aux biotopes'' et continuent de proliférer surtout dans les rives sud. D'autant que ''plus de 80 % de la pollution maritime en Méditerranée provient des terres''.
Les Dix propositions
            ''Ce rapport est un cri d'alarme avant qu'il ne soit trop tard. Il est juste temps d'agir'', avant de franchir ''un point de non-retour en 2030'', a averti Roland Courteau. Face à ce constat, le rapport fait 10 propositions pour inverser la tendance. Parmi elles, l'unification de la gouvernance en Méditerranée, via la création d'une agence de protection environnementale et du développement durable au sein de l'Union pour la Méditerranée (UPM) ''où les décisions seraient prises non plus à l'unanimité mais à la majorité qualifiée afin d'éviter les blocages".
            Le sénateur appelle également à accélérer les recherches sur les risques de polymérisation de la mer, sur les conséquences du changement climatique ou sur la façon dont les stations d'épuration filtrent les polluants émergents. Il demande aussi d'harmoniser les sanctions en cas de rejets illicites d'hydrocarbures, de renforcer le contrôle par satellite des navires et des plateformes d'exploitation pétrolières ''à risque'' (une soixantaine en exploitation) présentes sur la rive sud, ou encore de mettre en œuvre un plan de nettoyage des zones de sédiments polluées.

            Le sénateur appelle aussi à accroître la création des aires marines protégées dont ''seulement 24 sont dénombrées sur l'ensemble du bassin méditerranéen''. Certaines ne sont pas dotées de véritables moyens de gestion et s'avèrent inefficaces. En France, deux nouveaux parcs naturels marins (Côte Vermeille et Calanques) sont en voie de création et viendront s'ajouter au parc de Porquerolles. Le sénateur présentera cet automne son rapport, notamment devant les ministères français concernés et le commissaire européen à l'environnement.

mardi 28 juin 2011

Primaires écolos : Nicolas Hulot favori en statistique


Après les trois débats organisés par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dans le cadre de sa primaire, Nicolas Hulot reste le candidat écolo préféré des Français : en effet deux fois plus nombreux à préférer sa motion à celle d’Eva Joly pour  2012, selon un sondage Vivavoice publié le  20 juin dans Libération.
 

            Certes, Nicolas Hulot a un peu perdu de sa popularité au fil des mois : en février, une enquête Ifop pour le JDD révèle qu’il est le candidat écologiste préféré des Français pour 2012, avec 61% d’opinions favorables, contre 30% pour Eva Joly. Et chez les sympathisants EELV, il obtient 64%, alors que la députée européenne ne recueille que 34%.
Puis en avril, l’ex-présentateur de TF1 enregistre 60% de la part des Français, tandis que sa rivale chute à 28% (sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche). Quant aux sympathisants écolos, ils s’expriment alors à 66% en faveur d’Hulot, et à 32% pour Joly.
            Début mai, le sondage BVA réalisé par Orange, L’Express et France Inter note une légère baisse pour l’ancien animateur de télévision, mais confirme sa position de leader : les Français le plébiscitent à 58%, contre 28% pour Joly.

Le sondage Vivavoice publié le 20 juin dans Libération indique la même tendance : Nicolas Hulot perd quelques points, tout en restant confortablement en tête. Il récolte ainsi 52%, quand Eva Joly n’atteint que 26%. Le score est encore plus parlant chez les sympathisants Verts : 63% contre 28%.

Hulot, un homme « Ni de gauche, ni de droite »
            Autre enseignement de cette étude : 55 % des Français estiment que les écologistes doivent présenter un candidat dès le premier tour des élections présidentielles de 2012, alors que 37% d’entre eux préféreraient les voir « soutenir directement le candidat socialiste ».
            Enfin, on apprend que le positionnement politique de Nicolas Hulot manque de clarté, puisque 62 pensent qu’il n’est « ni de gauche, ni de droite », 18 %, « de gauche », et 11%, « de droite ». Le sondage a été réalisé par téléphone entre le 16 et le 18 juin sur un échantillon de 1005 personnes âgées de 18 ans et plus.

lundi 27 juin 2011

Le Plastique menteur



            Les sacs en plastique "biodégradables" n'ont pas les vertus environnementales qu'on leur prête. En effet, la version "écologique" du polyéthylène pourrait se révéler beaucoup plus nocive que prévu.

            Les sacs de polyéthylène sont l'un des matériaux les plus couramment utilisés au monde, au point où les déchets de sacs plastiques sont l'un des symboles marquants de l'impact de l'Homme sur son environnement. En réponse à la menace écologique des déchets plastiques, l'industrie surfe sur la mode des plastiques dits "biodégradables".
Le plastique "biodégradable" est un plastique qui, en théorie, peut être détruit par des microorganismes (bactéries ou champignons) dans l'eau, le dioxyde de carbone (CO2) et certains biomatériaux.
           Attention ! Le plastique biodégradable n'est pas forcément produit à partir de biomatériaux (comme les plantes). Plusieurs types de plastique "biodégradables" sont fabriqués à partir de pétrole, tout comme le plastique ordinaire.
            Si ces sacs plastiques "dégradables" se désagrègent en petits fragments dans l'environnement, ces fragments peuvent perdurer très longtemps et aucune étude sur leur évolution à long terme n'est disponible. En effet, ces produits sont qualifiés de "biodégradables" sans qu'aucune référence ne soit faite au temps nécessaire à leur dégradation biologique complète.

            "La littérature sur les polyéthylènes dégradables est certes touffue mais personne n'a démontré de forte dégradation," note Ann-Christine Albertsson, principale contributrice aux études critiques et chercheuse au Swedish Royal Institute of Technology (KTH) sur les polymères à Stockholm. "Ces plastiques se dégradent bien en quelque sorte puisqu'ils perdent une partie de leurs propriétés, mais rien ne prouve que ce processus soit bénéfique pour l'environnement."
            Des additifs métalliques de transition comme le fer et le cobalt accélèrent l'oxydation des polymères d'éthylène et la biodégradabilité de ces matériaux est volontiers mise en avant sur les emballages alimentaires ou les sacs plastiques. Une étude publiée mi-avril 2011 dans Environmental Science & Technology, nous alerte sur le fait que la "dégradabilité des polyéthylènes" est loin d'être établie.
            Les pays en développement comme la Chine se mettent aussi au polyéthylène dégradable, relève la chercheuse du KTH. Les pouvoirs publics indiens, intéressés, ont dépêché un de leurs chercheurs confirmés pour travailler aux côtés d'Ann-Christine Albertsson. Certains pays se tournent vers les produits réellement biodégradables à base de polyactides d'amidon, mais leur coût reste un frein. Les produits à base de papier, par ailleurs, ne sont pas souhaitables du fait de la déforestation. Quelles solutions se posent à nous ?

vendredi 24 juin 2011

Le développement durable au Cinéma

      A quoi bon s’empoisonner l’existence ? Certains produits s’en chargent bien. C’est le postulat de ce documentaire de Marie-Monique Robin, sur un empoisonnement quotidien dissimulé au grand public par les producteurs d’intrants. Un danger public largement ignoré des consommateurs.

 

Synopsis : « Tout est poison, rien n’est poison. L’important est la dose ». C’est ce que disait Paracelse , médecin de  la fin du Moyen-Âge. L’ennui, c’est que nous consommons aujourd’hui un peu plus que la dose normalement considérée comme limite de résidus d’engrais, de défoliants ou de fongicides épandus sur les cultures. Pas de problème avec le bio, qui s’en passe? Mais avec les engrais chimiques c’est une autre histoire. Au vu des effets, on peut craindre que les cancérologues ne fassent fortune dans les années à venir.


       Ce n’est pas la première fois que Marie-Monique Robin vient chercher des poux dans la tête des producteurs d’engrais. Après Le monde selon Monsanto (2008) sur les dérives du premier producteur mondial d’OGM, elle revient à la charge contre tout le système de production agricole actuel. Si vous hésitez encore à passer au bio, vous vous déciderez vite après avoir vu ce documentaire. Le bio est cher, mais le sera toujours moins que les frais de santé contre d’éventuels cancers ou autres maladies neurologiques qui touchent déjà certains agriculteurs. 
Bref, le système va droit dans le mur. Les seuls qui en profitent sont ceux qui produisent les intrants et qui finalement contrôlent la production agricole. Surtout, ils y gagnent. Moins du quart des produits employés (plusieurs milliers) ont été testés. Et bien souvent les agences de contrôle appartiennent à ces fabricants, les rapports sont bidonnés ou modifiés…? 
Les aberrations de l’agriculture actuelle ont été auparavant dénoncées dans les deux documentaires autrichiens sortis en 2005 : We feed the world et Notre pain quotidien. De fait, l’inquiétude concernant nos assiettes est générale. On peut alors espérer qu’une conscience nouvelle émerge, à l’exemple de l’agriculture raisonnée et biologique.

      Il est clair que le modèle agricole actuel va devoir revoir sa copie. Si possible en se passant des producteurs visiblement plus intéressés par l’argent que par la santé. Certains ne s’en cachent pas : Monsanto a produit des engrais, mais aussi de l’agent orange, aussi utilisé au Vietnam. Qui a dit que les criminels devaient vivre dans l’ombre  ?

 source: http://www.greenetvert.fr/2011/06/23/notre-poison-quotidien-2011/22537