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mardi 4 octobre 2011

Pas de Présidentielle pour Borloo

     Insaisissable Jean-Louis Borloo qui, près d’un an après avoir claqué la porte de la majorité, dans le sillage de la reconduction de François Fillon à Matignon, a in fine officiellement tiré un trait hier sur ses ambitions élyséennes.



     C’est l’histoire d’un ancien ministre de l’Écologie, accessible, affable, fédérateur, « social », il estimait avoir les qualités requises pour succéder à M. Fillon, dont il est de notoriété publique qu’il a eu maille à partir avec lui à de nombreuses reprises. Il en rêvait, Nicolas Sarkozy ne l’a pas fait, préférant au bout du compte poursuivre l’aventure avec ce Premier ministre qu’il a un jour publiquement assimilé à un simple « collaborateur ».
   
       « Les temps sont suffisamment troublés pour ne pas ajouter à la confusion », a justifié l’ex-ministre de l’Écologie hier soir sur TF1. Craignant un « 21 avril à l’envers », en d’autres termes que la dégradation de la conjoncture économique et la multiplication des affaires ne fassent le jeu des extrêmes, il a par ailleurs estimé qu’« à cette heure-ci, la dynamique des centres n’est pas suffisante pour porter une candidature, non pas de témoignage mais pour être présent au second tour de la présidentielle ».



      Ce renoncement à un projet sur lequel M. Borloo a confessé avoir travaillé depuis neuf mois fait-il suite à des tractations avec M. Sarkozy ? Désireux de rassurer ses amis, l’intéressé a juré n’avoir « rien demandé, rien négocié et surtout rien abandonné de (ses) convictions ». Il ne sera quoi qu’il en soit pas dit que celui qui a porté le Grenelle de l’environnement pendant deux ans et demi, parfois à bout de bras, aura été l’un des artisans de l’éventuelle défaite du président sortant.
      Reste maintenant à savoir quel parti il va soutenir. De même, on ignore encore ce que feront M. Morin, qui malgré des sondages en berne n’a quant à lui pas lâché prise, et Nicolas Hulot, battu par Eva Joly lors du second tour des élections primaires d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et dont il n’était pas incongru de penser que, vu la tournure des événements avec le parti vert-orange, il pouvait finalement être tenté d’intégrer le giron du centriste. Le père du Pacte écologique prendra-t-il le contrepied des observateurs en rejoignant l’organigramme de la dame aux lunettes rouges ? Se présentera-t-il en candidat libre ?
     C’est peu de dire que, de son côté, M. Borloo a tout fait pour rassembler les différents courants du centre. Malgré un contexte politique a priori favorable à l’intronisation d’un candidat du « milieu », entre basculement du Sénat, impopularité chronique du chef de l’État et mutisme de Dominique de Villepin,.
      
      Les éco-citoyens de droite et autres déçus du sarkozysme pourraient désormais se raccrocher à une éventuelle candidature de Corinne Lepage. Si elle entretient le doute sur ses intentions, le fait est que l’eurodéputée et présidente de Cap21 n’a jamais disposé d’autant d’espace. M. Borloo, lui, a assuré qu’il allait « continuer à (se) battre pour accélérer la recomposition du paysage politique français ».
Il n’est pas inutile de préciser que cette ambition, dans son esprit, n’est pas forcément incompatible avec Matignon.

Source : lexpress.fr et zegreenweb.com 

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