Insaisissable Jean-Louis Borloo qui,
près d’un an après avoir claqué la porte de la majorité, dans le
sillage de la reconduction de François Fillon à Matignon, a in fine officiellement tiré un trait hier sur ses ambitions élyséennes.
C’est l’histoire d’un ancien ministre de l’Écologie, accessible, affable, fédérateur,
« social », il estimait avoir les qualités requises pour succéder à M.
Fillon, dont il est de notoriété publique qu’il a eu maille à partir
avec lui à de nombreuses reprises. Il en rêvait, Nicolas Sarkozy ne l’a
pas fait, préférant au bout du compte poursuivre l’aventure avec ce
Premier ministre qu’il a un jour publiquement assimilé à un simple « collaborateur ».
Ce renoncement à un projet sur lequel M. Borloo a confessé avoir
travaillé depuis neuf mois fait-il suite à des tractations avec M.
Sarkozy ? Désireux de rassurer ses amis, l’intéressé a juré n’avoir « rien demandé, rien négocié et surtout rien abandonné de (ses) convictions ». Il ne sera quoi qu’il en soit pas dit que celui qui a porté le Grenelle de l’environnement pendant deux ans et demi, parfois à bout de bras, aura été l’un des artisans de l’éventuelle défaite du président sortant.
Reste maintenant à savoir quel parti il va soutenir. De même, on
ignore encore ce que feront M. Morin, qui malgré des sondages en berne
n’a quant à lui pas lâché prise, et Nicolas Hulot, battu par Eva Joly lors du second tour des élections primaires d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et
dont il n’était pas incongru de penser que, vu la tournure des
événements avec le parti vert-orange, il pouvait finalement être tenté
d’intégrer le giron du centriste. Le père du Pacte écologique
prendra-t-il le contrepied des observateurs en rejoignant l’organigramme
de la dame aux lunettes rouges ? Se présentera-t-il en candidat libre ?
C’est peu de dire que, de son côté, M. Borloo a tout fait pour
rassembler les différents courants du centre. Malgré un contexte
politique a priori favorable à l’intronisation d’un candidat du
« milieu », entre basculement du Sénat, impopularité chronique du chef
de l’État et mutisme de Dominique de Villepin,.
Les éco-citoyens de droite et autres déçus du sarkozysme pourraient
désormais se raccrocher à une éventuelle candidature de Corinne Lepage.
Si elle entretient le doute sur ses intentions, le fait est que
l’eurodéputée et présidente de Cap21 n’a jamais disposé d’autant d’espace. M. Borloo, lui, a assuré qu’il allait « continuer à (se) battre pour accélérer la recomposition du paysage politique français ».
Il n’est pas inutile de préciser que cette ambition, dans son esprit, n’est pas forcément incompatible avec Matignon.
Source : lexpress.fr et zegreenweb.com
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