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mercredi 7 décembre 2011

Double jeu novégien

       Perçue comme un pays-référence en matière de protection environnementale, la Norvège a scellé une entente bilatérale avec l’Indonésie. Cela consiste en le versement d’ici 2014 d’une aide d’un milliard de dollars (environ 746 milliards d’euros) en faveur de la protection des forêts, ponctionnées depuis de longues années, principalement à cause de la hausse de la demande mondiale en huile de palme, et en la mise en œuvre concertée de mécanismes de contrôle et de lutte contre le déboisement illégal.

      Pays-hôte d’un sommet international contre la déforestation en mai 2010, la Norvège a en outre paraphé des accords analogues avec le Brésil et Guyana et paraît de fait comme un modèle de vertu. Cependant certaines associations pointent une contradiction entre ces actions objectivement louables et des investissements conséquents dans des entreprises qui participent directement et activement au déboisement. Dix des trente millions de dollars alloués l’an passé au mécanisme REDD + auraient ainsi bénéficié à des sociétés impliquées dans l’exploitation forestière et les plantations ou à des compagnies minières qui défrichent elles aussi allègrement, dénonce l’Environmental Investigation Agency (EIA), organisme britannique qui a écrit au Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg pour qu’il change d’approche.

      « La Norvège vient au secours de la forêt tropicale d’une main et la détruit de l’autre », estime Lars Lovold, membre de l’antenne norvégienne de la Rainforest Foundation. A priori, les autorités norvégiennes réservent cependant leur réponse aux appels des associations de protection de l’environnement à une nouvelle politique. Il n’en demeure pas moins que l’étau se resserre autour d’elles, ainsi qu’en témoigne la vidéo publiée cette année par l’ONG indonésienne Telepak et l’EIA montrant les pratiques dévastatrices d’une société malaisienne financée par Oslo dans le cadre du partenariat avec Djakarta, donc censée garantir le patrimoine forestier indonésien.
     Partant de là, remettre tout à plat ne peut être que profitable. À la forêt aussi bien qu’à la crédibilité du mécanisme REDD +, déjà mise à mal par certaines associations, et à celle du gouvernement norvégien.

Source :  zegreenweb.com

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