Perçue comme un pays-référence en
matière de protection environnementale, la Norvège a scellé une entente
bilatérale avec l’Indonésie. Cela consiste en le versement d’ici
2014 d’une aide d’un milliard de dollars (environ 746
milliards d’euros) en faveur de la protection des forêts, ponctionnées depuis de longues années, principalement à cause de la hausse de la demande mondiale en huile de palme, et en la mise en œuvre concertée de mécanismes de contrôle et de lutte contre le déboisement illégal.
Pays-hôte d’un sommet international contre la déforestation
en mai 2010, la Norvège a en outre paraphé des accords analogues avec
le Brésil et Guyana et paraît de fait comme un
modèle de vertu. Cependant certaines associations pointent une
contradiction entre ces actions objectivement louables et des
investissements conséquents dans des entreprises qui participent
directement et activement au déboisement. Dix des trente millions de
dollars alloués
l’an passé au mécanisme REDD +
auraient ainsi bénéficié à des sociétés impliquées dans l’exploitation
forestière et les plantations ou à des compagnies minières qui
défrichent elles aussi allègrement, dénonce l’Environmental Investigation Agency (EIA), organisme
britannique qui a écrit au Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg
pour qu’il change d’approche.
« La Norvège vient au secours de la forêt tropicale d’une main et la détruit de l’autre », estime Lars Lovold, membre de l’antenne norvégienne de la Rainforest Foundation. A priori, les autorités norvégiennes réservent cependant leur réponse
aux appels des associations de protection de l’environnement à une
nouvelle politique. Il n’en demeure pas moins que l’étau se resserre
autour d’elles, ainsi qu’en témoigne la vidéo publiée cette année par
l’ONG indonésienne Telepak et l’EIA montrant les
pratiques dévastatrices d’une société malaisienne financée par Oslo dans
le cadre du partenariat avec Djakarta, donc censée garantir le
patrimoine forestier indonésien.
Partant de là, remettre tout à plat ne peut être que profitable. À la forêt aussi bien qu’à la crédibilité du mécanisme REDD +, déjà mise à mal par certaines associations, et à celle du gouvernement norvégien.
Source : zegreenweb.com
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