L’Union européenne est au cœur de
 débat sur les gaz de schiste, suite à
 la remise d'un rapport controversé d'un député pro-exploitation alors que des pétitions citoyennes de contestation 
parviennent au Parlement.
       Le 11 avril dernier, le rapport sur les gaz et huiles de schiste, du député polonais Boguslaw Sonik (Parti Populaire Européen 
Démocrates Chrétiens), a été remis auprès de la commission environnement du Parlement
 européen. Si la Pologne a commencé une exploration à grande échelle, la France et
 la Bulgarie ont de leur côté interdit la fracturation hydraulique. 
Tandis que la Roumanie ou l'Allemagne ont stoppé toute 
exploitation. 
      Le Parlement européen avait publié une étude en juillet 2011 sur les risques 
environnementaux de l'extraction de cette ressource.
 Si certains députés veulent des règles communes pour encadrer les 
activités d'exploration, d'autres appellent à une interdiction 
européenne de l'extraction du gaz de schiste pour des raisons de 
protection de l'environnement. 
Le député Bogusław Sonik défend que "chaque pays a le droit de décider avec quel
 carburant il veut couvrir ses besoins en énergie et qu'aucune 
interdiction ne peut être donnée au niveau européen". Selon M. 
Sonik, l'exploitation du gaz de schiste serait un processus ''sûr'' 
grâce aux lois européennes et nationales existantes. Le parlementaire insiste 
toutefois dans son rapport, pour que les forages soient organisés dans 
le respect de la protection de l'environnement via des mesures 
préventives. La fracturation des roches contenant
 les gaz de schiste par injection d'énormes quantités d'eau devrait être
 encadrée. La qualité des eaux devrait être également évaluée " avant, pendant et après l'exploitation''.
     Le rapport, débattu le 25 avril devant la commission environnement du
 Parlement, ne satisfait pas les ONG et députés écologistes.
Les 40 associations estiment que la motion du député devrait "fortement
 influencer la position de l'Union Européenne sur ces hydrocarbures 
fossiles, confortant une fois de plus ses choix catastrophiques en 
matière de politique énergétique''. Selon les ONG, ce document "se
 refuse en effet à prendre en compte les innombrables pollutions 
chimiques et toxiques, les conséquences sanitaires, le gaspillage d'eau 
potable, la dévastation des territoires engendrés par l'exploitation des
 gaz et huiles de schiste aux Etats-Unis et ailleurs, préférant faire la part belle aux volontés des industriels pétroliers et gaziers'', pointent-elles.
De son côté Michèle Rivasi, eurodéputée française Europe Ecologie les Verts (EELV) déclare : ''une
 chose est sûre pour l'instant, la directive sur l'évaluation des 
incidences environnementales doit être révisée : elle exempte les gaz de
 schiste d'études d'impact du fait d'un seuil d'extraction de gaz 
quotidien bien trop élevé (500.000 mètres cubes par jour)".
Les pétitions sont dés lors nombreuses et selon Sandrine Bélier (EELV) cela "montrent une prise de conscience et des inquiétudes grandissantes des populations''. De futures saisines du Parlement par des citoyens français, anglais, roumains et belges seraient également annoncées, pour faire suite aux bulgares et polonais.
Une
 coalition de 40 ONG européennes (dont Les Amis de la Terre, Attac, 
WECF…) ont interpellé mercredi 25 avril le Parlement européen pour 
réitérer leur opposition au recours à la technique de fracturation hydraulique et au développement d'autres hydrocarbures fossiles.
      Le rapport pourrait être voté en session plénière au Parlement 
européen en septembre prochain. En attendant, l'Agence 
internationale de l'énergie (AIE) doit publier le 29 mai des 
recommandations sur les meilleures pratiques à adopter pour 
l'exploitation du gaz de schiste. Elle estime que sa production pourrait
 atteindre au niveau mondial 428 milliards de m3 en 2035.
 
 

 
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