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lundi 28 novembre 2011

La Chine souhaite prolonger le Protocole de Kyoto

      La Chine avait surpris les observateurs en se montrant beaucoup moins inflexible que lors du pathétique sommet de Copenhague (Danemark) fin 2009. À Cancun (Mexique) en décembre, l’Empire du Milieu a eu le bon goût de mettre de côté son attachement à la responsabilité historique des États occidentaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES) – persister sur cette notion eût certes été dérangeant eu égard à son leadership mondial en matière de rejets de CO2 – et de se déclarer disposé à se soumettre à une résolution contraignante des Nations Unies. 


      Un « grand bond en avant » – vraiment productif et servant les intérêts de la communauté internationale celui-ci – qui reflétait la volonté de l’Empire du Milieu de jouer « un rôle positif et constructif », avait commenté Huang Huikiang, émissaire du ministère chinois des Affaires étrangères pour les questions climatiques. Ce dernier avait néanmoins prévenu : « sur la question du Protocole de Kyoto, nous ne pouvons pas transiger ».
De l’eau a coulé sous les ponts depuis et Pékin, emboîtant le pas du Parlement européen, vient à son tour de se prononcer pour sa prolongation. Une fois n’est pas coutume : sur cette question – capitale – au moins, sauf très improbable retournement de situation, l’Union Européenne (UE) et la Chine parleront donc d’une seule voix. Vu leur puissance diplomatique, il y a tout lieu de croire que cette option l’emportera sur la « stratégie danoise » qu’ont défendu les trois pays précités, celle-ci englobant certes 80 % des émissions de GES mondiales mais étant dépourvue d’assise juridique et de dispositions contraignantes.
Déjà hautement hypothétique, la perspective de la signature d’un accord fort lors du sommet de Durban (Afrique du Sud), qui débute lundi, s’éloigne de facto de jour en jour. Il faudra cependant bien dépasser le Protocole de Kyoto, celui-ci, qui doit arriver à expiration fin 2012 et n’a on le sait pas été ratifié par les États-Unis, étant « techniquement » obsolète.

     Le mécanisme qu’il a créé, lui, pourrait être rediscuté en Afrique du Sud, plusieurs pays industrialisés qui ont ratifié le protocole ayant indiqué ne pas souhaiter reprendre de nouveaux engagements. Si « aucun autre mécanisme n’a été aussi efficace pour attirer des milliards de dollars en capitaux privés vers des projets qui réduisent les rejets dans les pays en développement », estime James Cameron, fondateur du fonds d’investissement britannique Climate Change Capital, les conjonctures diplomatique et financière constituent plus que jamais une menace pour sa survie, à court terme a minima. Reste à savoir par quoi le remplacer…

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