La Chine avait surpris les observateurs en se montrant beaucoup moins inflexible que lors du pathétique sommet de Copenhague
(Danemark) fin 2009. À Cancun (Mexique) en décembre, l’Empire
du Milieu a eu le bon goût de mettre de côté son attachement à la
responsabilité historique des États occidentaux en matière d’émissions
de gaz à effet de serre (GES) – persister sur cette notion eût certes été dérangeant eu égard à son leadership mondial en matière de rejets de CO2 – et de se déclarer disposé à se soumettre à une résolution contraignante des Nations Unies.
Un « grand bond en avant » – vraiment productif et servant les
intérêts de la communauté internationale celui-ci – qui reflétait la
volonté de l’Empire du Milieu de jouer « un rôle positif et constructif », avait
commenté Huang Huikiang, émissaire du ministère chinois des Affaires
étrangères pour les questions climatiques. Ce dernier avait néanmoins
prévenu : « sur la question du Protocole de Kyoto, nous ne pouvons pas
transiger ».
De l’eau a coulé sous les ponts depuis et Pékin, emboîtant le pas du
Parlement européen, vient à son tour de se prononcer pour sa
prolongation. Une fois n’est pas coutume : sur cette question – capitale
– au moins, sauf très improbable retournement de situation, l’Union
Européenne (UE) et la Chine parleront donc d’une seule voix. Vu leur
puissance diplomatique, il y a tout lieu de croire que cette option
l’emportera sur la « stratégie danoise » qu’ont défendu les trois pays
précités, celle-ci englobant certes 80 % des émissions de GES mondiales
mais étant dépourvue d’assise juridique et de dispositions
contraignantes.
Déjà hautement hypothétique, la perspective de la signature d’un accord fort lors du sommet de Durban (Afrique du Sud), qui débute lundi, s’éloigne de facto
de jour en jour. Il faudra cependant bien dépasser le Protocole de
Kyoto, celui-ci, qui doit arriver à expiration fin 2012 et n’a on le
sait pas été ratifié par les États-Unis, étant « techniquement »
obsolète.
Le mécanisme qu’il a créé, lui, pourrait être rediscuté en Afrique du
Sud, plusieurs pays industrialisés qui ont ratifié le protocole ayant
indiqué ne pas souhaiter reprendre de nouveaux engagements. Si « aucun autre mécanisme n’a été aussi efficace pour attirer des
milliards de dollars en capitaux privés vers des projets qui réduisent
les rejets dans les pays en développement », estime James Cameron, fondateur du fonds d’investissement britannique Climate Change Capital, les conjonctures diplomatique et financière constituent plus que jamais une menace pour sa survie, à court terme a minima. Reste à savoir par quoi le remplacer…
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